Polémique entre la Collectivité territoriale et le Conseil départemental de la Corse du Sud. Son président, Pierre-Jean Luciani, a demandé au personnel du département de ne plus participer aux groupes de travail sur la future collectivité unique et mis en cause deux fonctionnaires.
À Corte, deux réunions de la mission de préfiguration de la collectivité unique se sont tenues, vendredi 16 juin. Elles ont été marquées par l'absence d'un tiers des membres : ceux du Conseil départemental de la Corse du Sud.
Le président du Conseil départemental de Corse du Sud, Pierre-Jean Luciani, avait mis en cause deux fonctionnaires ce jeudi 22 juin.
Le président de l'Exécutif, Gilles Simeoni, leur a affirmé son soutien dans un communiqué :
"Jeudi 22 juin 2017, il a cherché à justifier cette décision en dénigrant publiquement et nominativement deux fonctionnaires de la Collectivité Territoriale de Corse."
"Je souligne à ce titre le caractère inacceptable de ce procédé, tant sur la forme que sur le fond, et je réaffirme publiquement aux deux personnes mises en cause […] mon soutien et ma totale confiance."
"Le Président du Conseil Départemental de Corse-du-Sud ayant, par sa mise en cause publique à leur égard, créé une situation de tension et de crispation, il lui appartient de prendre les initiatives susceptibles de rétablir la confiance et l’apaisement."
Mercredi 21 juin, Pierre-Jean Luciani avait expliqué à ViaStella les raisons de sa décision :
"M. Santoni [chargé de la fusion à la Collectivité territoriale, NDLR] n'est pas le nouveau chef de service du département de la Corse du Sud. Jusqu'à maintenant, c'est moi qui dirige le Conseil départemental. On va rétablir les équilibres. S'il n'est pas content, il changera d'auberge", explique Pierre-Jean Luciani, le président du département de Corse du Sud.
Face à cette situation, le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni et le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ont exprimé leur inquiétude dans un communiqué commun :
"Cette décision, si elle était confirmée, serait en effet particulièrement pénalisante pour les fonctionnaires et agents du CD2A."
Ils ajoutent : "Elle aurait également des conséquences extrêmement préjudiciables pour l’ensemble des citoyens de cette île et pour la Corse" et appellent le président du Conseil départemental de Corse du Sud à "revenir sur sa décision".
Retrouvez le communiqué complet :
Communiqué de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni
À Bastia, le conseil départemental de Haute-Corse marque sa différence et sa perplexité.
"Il est évident que l'absence d'une des parties ralenti le processus en terme d'information. Le département de la Haute-Corse est présent à toutes les réunions et continuera de l'être. Ce sont les consignes précises que j'ai donné", explique François Orlandi, président Conseil départemental de la Haute-Corse.
Même analyse du côté de la CTC. L'importante machinerie administrative de la fusion des institutions est grippée.
Hier Pierre-Jean Luciani, président du Conseil départemental de Corse du Sud a bien demandé à ses cadres de suspendre leur participation à cette mission. Mais il n'a pas voulu s'en expliquer.
Le syndicat STC se dit stupéfait et abasourdi. Il appelle à une réunion pour lundi.