Ce samedi 1er juin a été organisée la première "marche pour l'Alsace". Cette dernière a rassemblé environ 200 personnes manifestant, autour du Mont Ste Odile (67), pour la sortie de l'Alsace de la région Grand-Est et la création d'une collectivité alsacienne à statut particulier, à l'image de la Corse.
Le cortège entame l'ascension du Mont-Ste-Odile. Pas vraiment des pèlerins, quoique… Équipés de drapeaux rouge et blanc, aux couleurs de l'Alsace, dans un silence quasi religieux, ils partent en croisade contre la région Grand-Est.
Ce samedi 1ᵉʳ juin, ils étaient environ 200 à participer à cette première "Marche pour l'Alsace". Objectif affiché : rassembler tous les Alsaciens désireux de faire entendre, même chuchotée, leur voix. "Les Alsaciens ont beaucoup de choses à dire, mais il faut parfois aller les chercher. Cette marche était l'occasion de les rassembler et de les entendre" glisse une jeune fille, tee-shirt blanc et gilet rouge.
Rouge et blanc
Le dressing code était simple. Du blanc, du rouge. Seul drapeau accepté : l'alsacien. La marche se voulait apolitique et transpartisane.
Victor Vogt, conseiller d'Alsace et co-organisateur de l'évènement, explique: "c'est dans un silence froid et puissant, mais pacifiste, que nous voulions que s'exprimer la volonté des Alsaciens d'avoir leur destin en main. Les dirigeants politiques, européens et nationaux, doivent ouvrir les yeux comme Ste Odile et comprendre qu'ici, il y a 1300 ans d'histoire à respecter."
Moi, j'ai déjà vu des matchs qui se sont renversés, c'est l'Alsace de la gagne qu'on doit retrouver.
Victor Vogt, conseiller d'Alsace
Une petite marche d'une heure avec, en ligne de mire, la sainte. Emmanuel Macron ayant fermé la porte à toute sortie de l'Alsace du Grand-Est fin avril, confirmé par le rapport d'Eric Woerth jeudi 30 mai sur la décentralisation, mieux vaut en effet redoubler de vaillance et de foi.
La foi
"Moi, j'ai déjà vu des matchs qui se sont renversés, c'est l'Alsace de la gagne qu'on doit retrouver. Les Alsaciens doivent se réveiller pour montrer à la France qu'ici, il y a un petit peuple de gens honnêtes et droits, humbles, mais qui savent se tenir debout pour défendre ce qu'ils sont. On demande la sortie du Grand-Est, mais dans la création d'une collectivité unique à statut particulier qui regroupe les compétences de la CEA (Collectivité européenne d'Alsace) et de la Région pour que ce soit plus clair pour le citoyen, qu'on ait une assemblée d'Alsace. Comment produire des Alsaciens dans 25 ans, dans 50 ans, avec des votes minoritaires, ce n'est pas possible" poursuit Victor Vogt.
Je demande à ce que l'Alsace redevienne l'Alsace. On n'a rien à voir avec le Grand-Est"
Un marcheur
Dans le cortège, des élus et des anonymes de tout âge. Comme ce marcheur, la soixantaine, chapeau vissé sur la tête. "Moi, l'Alsace coule dans mes veines, c'est une marche symbolique pour l'Alsace. Je demande à ce que l'Alsace redevienne l'Alsace. On n'a rien à voir avec le Grand-Est".
Ou cette trentenaire, plus discrète, sauf pour les grandes occasions. "Je participe pour défendre la cause de l'Alsace, nous sommes nombreux à la partager. Il faut sortir de ce mille-feuille administratif qu'est le Grand Est. Le combat continue même si parfois, nous sommes moins visibles. Je ne fais pas partie d'une association, je ne suis pas militante, mais je suis là quand il faut."
La marche s'est terminée sur la terrasse, au pied de la sainte, par vingt minutes de silence. Dans l'espoir, nous est-il expliqué "d'un retournement de situation" et peut-être aussi, tiens, d'un miracle.