Cap Corse : face à la sécheresse, le village de Rogliano opte pour le dessalement

Pour éviter une pénurie d'eau potable, le village de Rogliano, dans le Cap Corse, se tourne vers le dessalement. La commune connait des restrictions d'usage de l'eau depuis le 1er avril.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Face à la sécheresse et au risque de pénurie d'eau, le village de Rogliano en Haute-Corse a opté pour l'acquisition d'une unité de dessalement, une première dans cette île méditerranéenne, a indiqué son maire à l'AFP.

"On n'a plus le choix, on va être les pionniers en Corse à installer une unité de dessalement pour produire 500 mètres cubes d'eau potable par jour qui doit commencer à fonctionner vers le 10 septembre", a expliqué à l'AFP Patrice Quilici, maire de ce village situé à la pointe du Cap Corse qui inclut le port de plaisance de Macinaggio, très prisé des touristes.

L'eau potable de Rogliano est stockée dans un réservoir d'une capacité de 48.000 m3 et dont le niveau était au 1er août à 16.500 m3, sachant que le village voit sa population quasiment décuplée en été avec la venue de nombreux touristes. Avec pour conséquence une consommation d'eau potable augmentée à environ 1.000 m3 par jour, soit 15 jours de réserve, a détaillé le maire.

Le village "passe de 650 habitants l'hiver à 6.000 en saison. Tous les jeunes ont des commerces ou travaillent du tourisme ou de la plaisance", souligne l'édile. "Les préparatifs et les autorisations ont été longs mais j'espère qu'on va réussir à faire la jonction entre notre réserve et l'unité de dessalement", a déclaré, inquiet, M. Quilici dont la commune connait des restrictions d'usage de l'eau depuis le 1er avril.

Pour un coût total de "1 million et 50.000 euros", en partie pris en charge par l'Etat et la Collectivité de Corse, selon le maire, cette unité doit fonctionner jusqu'en décembre avant d'être stockée et remise en service l'année prochaine.

Un dispositif déjà en place en Italie et en Bretagne

L'idée est venue d'une précédente expérience à Macinaggio, en 2002: "Veolia avait installé une unité de dessalement temporaire pendant deux mois qui a sauvé la commune d'une pénurie d'eau", a-t-il expliqué. "A 40 minutes du port de Macinaggio, l'île italienne de la Capraia (…) fonctionne depuis 10 ans avec une usine de dessalement, ils sont autonomes toute l'année et n'ont plus aucun problème", a-t-il fait valoir.

En France, l'île bretonne de Sein dispose d'une usine de dessalement et un projet est à l'étude sur l'île de Groix, également en Bretagne. Les usines de dessalinisation sont de plus en plus présentes dans le monde qui compte aujourd'hui 1,5 à 2 milliards d'humains vivant dans des régions où l'eau manque au moins durant une partie de l'année, selon l'ONU.

Et le dérèglement du climat promet d'aggraver la situation : à chaque degré supplémentaire gagné, un demi-milliard de personnes perdront 20% de leur eau douce, prédit le groupe des experts de l'ONU sur le climat (GIEC).

Mais une étude des chercheurs de l'Université de l'ONU au Canada, aux Pays-Bas et en Corée du sud, publiée en 2019, a montré que les 16.000 usines de désalinisation installées dans le monde, qui produisent près de 100 millions de mètres cube d'eau dessalée par jour, créent plus de rejets toxiques que d'eau.

En moyenne, pour chaque litre d'eau douce générée, 1,5 litre de boue saline est rejetée, généralement dans l'océan, bouleversant les écosystèmes.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information