Le parquet de Paris a rendu ses réquisitions dans l'affaire du Cercle Cadet, à Paris, après 7 ans d'enquête. L'endroit aurait été contrôlé par des membres du grand banditisme corse. 11 personnes sont renvoyées devant le tribunal. Parmi eux, trois insulaires, dont Jean-François Federici.
Les liens entre le milieu insulaire et les cercles de jeu de la capitale ne sont plus un secret pour personne depuis longtemps.
La liste des affaires judiciaires les mettant en lumière est longue.
Celle du Cercle Cadet est la dernière en date.
Elle pourrait également marquer la fin d'une époque.
Extorsion et blanchiment d'argent
Au cœur de l'affaire, un cercle de jeu situé dans le 9ème arrondissement de la capitale, et désormais fermé.Le quotidien Le Monde a eu accès aux réquisitions, et en a révélé le contenu dans son édition du 29 mai.
La rue Cadet, où se trouvait le Cercle du même nom.
Les onze personnes renvoyées devant le tribunal avaient été mis en examen en 2017.
Certains pour extorsion, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs.
D'autres pour blanchiment, abus de confiance ou abus de biens sociaux
Parmi eux, le gérant, un ancien policier, et trois insulaires.
120.000 euros par mois
Jean-françois Federici et deux de ses proches sont soupçonnés d'avoir récupéré d'importantes sommes d'argent en liquide, ponctionnées sur les recettes du cercle de jeu.Le gérant, Serge Kasparian, aurait déclaré aux enquêteurs qu'il avait été racketté entre 2012 et 2014, à hauteur de 120.000 euros en moyenne.
"Le cercle est à nous", lui aurait dit Jean-François Federici lors d'une rencontre en 2012.
Serge Kasparian est revenu sur une partie de ses déclarations, lors de la confrontation avec les trois prévenus corses.
Pour autant, le gérant, qui estime avoir été victime d'extorsion, s'est constitué partie civile.
La fin d'une époque ?
L'affaire du Cercle Cadet est la dernière en date d'une longue suite d'affaires concernant les cercles de jeu de la capitale.Des affaires dans lesquelles des Corses ont souvent joué les premiers rôles.
Le Cercle Cadet, en 2007, avait déjà été au centre d'une affaire judiciaire, alors qu'il s'appelait le Cercle Concorde.
Le procès autour du Cercle Wagram, en 2013, avait également mis en lumière l'implication des clans insulaires dans le secteur.
En 2008, Paris comptait dix cercles de jeu.
Quelques années plus tard, neuf d'entre eux avaient fermé, décimés par des affaires de fraudes fiscales ou de blanchiment d'argent.
Depuis le 1er janvier 2018, et la mise en place d'un nouveau cadre légal, cinq temples du jeu ont ouvert dans la capitale, tenus pour la plupart par des casinotiers ayant pignon sur rue, tels que le groupe Barrière...