Le gouvernement a annoncé 14 nouvelles mesures pour sécuriser la chasse en forêt. Un délit d’alcoolémie sera instauré et la formation des chasseurs sera renforcée. Pour la fédération des chasseurs de Haute-Corse, ces annonces vont dans le bon sens.
C’est donc confirmé par Bérangère Couillard, la secrétaire d’Etat à l’écologie. Il n’y aura pas de dimanche sans chasse, ni même de demi-journée réservée aux promeneurs, comme France nature environnement et d’autres associations l’espéraient.
Le gouvernement veut toutefois mieux encadrer la pratique et mettre l’accent sur la formation des chasseurs. "Tous les dix ans, les chasseurs sont formés, aujourd’hui c’est une formation théorique, là ce sera une remise à niveau avec de la théorie, mais avec un volet pratique, il y aura une manipulation des armes. C’est essentiel pour s’assurer que les chasseurs aient toujours les bons réflexes", précise la secrétaire d’état.
Mieux former à la manipulation des armes
Depuis 2019, les chasseurs sont déjà obligés de suivre une formation de sécurité décennale, sous peine de se voir invalider leur permis. Une remise à niveau théorique, sans manipulation d'armes, axée sur la prise en compte de l'environnement et du comportement du chasseur.
Plus de 1.000 chasseurs corses l’ont déjà suivie pour le moment, alors "renforcer cette formation, pourquoi pas, mais il faut savoir qui va la financer et combien cela va coûter", s'interroge Christian Pietri, technicien au sein de la fédération des chasseurs de Haute-Corse.
Le gouvernement a annoncé qu’un chasseur sur deux sera formé d’ici 2025. Par ailleurs, les responsables de battues jouent un rôle central pour éviter les accidents et favoriser le dialogue avec les passants.1 chasseur sur 5 sera formé à cette mission d’ici fin 2025.
Délit d’alcoolémie
Autre annonce : des contrôles seront effectués pour interdire la chasse sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants. Il y aura désormais un délit d'alcoolémie, comme celui pour les automobilistes : pas plus de 0,5 gramme par litre de sang, soit deux verres de vin.
Au-delà de ce taux, une contravention de 135 euros doit être instaurée "tout de suite", selon la secrétaire d'État, ajoutant qu'un projet de loi sera déposé "très rapidement" pour aggraver les poursuites pénales, sans préciser comment seront effectués les contrôles.
"Ce n’est pas un sujet bloquant en Corse, je ne pense pas que ce soit une des régions où on boive le plus de bon matin, cette mesure ne choque pas le milieu des chasseurs en corse", réagit Christian Pietri.
Une application numérique pour éviter les accidents
Concernant la sécurité entre chasseurs et promeneurs, une application numérique sera déployée à l’automne afin d’éviter qu’ils se croisent. Toutes les zones de chasses seront recensées. Les organisateurs de chasse collective devront obligatoirement s'y déclarer.
Cette application concernera uniquement les forêts publiques. La secrétaire d’Etat à l’écologie reconnaît une "difficulté" pour l'étendre aux forêts privées, soit les trois-quarts des forêts françaises.
"Au village, il n’y a jamais ce genre de problèmes, les gens savent où les chausseurs vont. Il y a toujours quelqu’un de la famille qui chasse, tout le monde sait qui est où. Le problème vient des personnes extérieures au village qui ne savent pas ce qui se passe dans la commune. L’application ne peut qu’améliorer la situation", se réjouit la fédération de chasse de Haute-Corse.
"C’est une très bonne idée, surtout suite aux loisirs de nature ces dernières années qui augmentent. Cela ne peut qu’améliorer les relations, la Corse est suffisamment grande pour tout le monde".