Collectivité unique : portrait de Gilles Simeoni, l’homme politique le plus puissant de Corse

Le 10 décembre dernier, Gilles Simeoni a remporté les élections territoriales. La liste qu’il menait, « Pè a Corsica », a remporté 41 sièges sur 63 à l’Assemblée de Corse. Retour sur la carrière de celui est devenu au fil des années l'homme politique insulaire incontournable.

Dans les rues de Bastia, le grand vainqueur des élections, Gilles Simeoni, a pris l’habitude des déambulations dans les quartiers de sa ville. En 2014, il en avait pris les rênes jusqu’à son élection en 2015 à la tête de la collectivité territoriale.

Durant ces derniers mois, une femme, une militante n’était jamais bien loin. Il s’agit de Mattea Lacave, directrice de campagne pour les territoriales 2017, elle est aussi une intime de la famille depuis plus de 20 ans.

Depuis qu’elle a assuré la scolarité des enfants de Gilles Simeoni en tant qu’institutrice. « Gilles a mis sa confiance à l’époque où les sites bilingues démarraient en Corse et où les gens se posaient des questions par rapport au bilinguisme. La première école bilingue de Bastia, lui, il ne s’est pas posé de question, il a de suite inscrit ses enfants dans laquelle j’étais. En ce qui concerne l’aspect politique et l’aspect des responsabilités, je pense que c’est quelqu’un qui est visionnaire qui a toujours un coup d’avance. Il voit à très long terme », explique-t-elle.



Famille nationaliste


Gilles Simeoni, le fils d’Edmond, a gagné bien plus qu’un prénom dans la famille nationaliste. Militant étudiant de la CSC dans les années 1980, puis avocat pénaliste révélé aux média nationaux pour sa défense d’Yvan Colonna. Et enfin homme politique, il est conseiller municipal de Bastia en 2008 puis conseiller territorial en 2010.

Les autonomistes se sont trouvé un chef. Son parcours accompagne l’ascension des nationalistes jusqu’à aboutir à ce score historique du 30 mars 2014. Il est alors élu maire de Bastia. La citadelle Zuccarelliste est tombée au prix d’une alliance contestée avec la droite et une partie de la gauche. Elle le fait se fâcher avec les indépendantistes de « Corsica Libera ».

Pourtant, un an plus tard, dans l’entre-deux tours des territoriales, c’est la réconciliation. Gilles Simeoni prend la tête de l’union scellée avec les indépendantistes. Le 17 décembre 2015, il devient le premier président nationaliste du conseil exécutif de la collectivité territoriale.
À peine élu, Gilles Simeoni doit gérer deux événements : l’agression des pompiers et les débordements qui ont suivi aux Jardins de l’Empereur puis les incidents de Sisco. Deux ans de mandature marqués par les symboles et les dossiers qui s’enchaînent : compagnie régionale maritime, crise des déchets, collectivité unique et enfin discussion sans résultats probants avec Paris.

À la tête de l’exécutif, il apprend le métier. Dans ses pas, à l’Assemblée de Corse, comme à l’extérieur, un homme l’accompagne souvent. C’est Hyacinthe Vanni, l’un de ses plus proches collaborateurs. « Il a une capacité de travail extraordinaire. Je pense qu’il nous use. Pour le suivre, il faut vraiment être en bonne condition physique. Je pense que cette capacité de travail aujourd’hui elle porte ses résultats, elle porte ses fruits. Travailler sur tous les dossiers, avoir une connaissance des dossiers aussi divers sont-ils. Il consulte beaucoup, c’est une qualité parce qu’aujourd’hui on n’a pas le droit de se tromper. Je vous rassure, il sait où il va et je le répète avec qui il va », sourit-il.

Charismatique, rassembleur, sa personnalité est sans nul doute une des clefs des succès nationalistes. À 50 ans, Gilles Simeoni est désormais l’homme politique le plus puissant de Corse.


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