Comment sauver l’intérieur de la Corse?

Persiane chjose, lumi spenti è pignatta rotta…Les communes du rural voient le nombre de leurs habitants décroître depuis des décennies. malgré les annonces et les plans, rien ne change. Alors, cette tendance est-elle inexorable, ou bien l'intérieur de l'île a-t-il encore un avenir?

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Des villages éloignés de tout, et souvent sous-équipés…Le quotidien de la plupart des villages corses de l’intérieur, « la ruralité », comme on la nomme souvent, est de plus en plus compliqué.
Rester vivre dans le rural, ou plus encore y retourner,de nos jours, demande des sacrifices, et une adaption constante à des conditions de vie bien éloignées de celles des centres urbains. 
La désertification semble irrévocable. 

Selon les chiffres de l'INSEE, les communes très peu denses représentent 69 % des communes insulaires contre 36% dans la France entière. L’accès aux services est un frein majeur à l’installation, et en Corse, en raison du relief et du réseau routier, plus encore qu'ailleurs. 
Au niveau national, 90 % de la population a accès aux équipements de la vie courante en moins de 7 minutes. En Corse, cette proportion est seulement de 57 %.
Le temps d'accès est en moyenne de 21 minutes dans les communes très peu denses de Corse, contre 10 minutes au niveau national.
 


Le président de la république, Emmanuel Macron, en visite en Corse en avril dernier lors du grand débat,a réaffirmé aux maires sa volonté de voir ces territoires revivre.
le problème, c'est que les promesses, alignées depuis des années, ont du mal à convaincre. Mais l'Etat se veut rassurant. Il précise qu'en Corse les choses sont en train de bouger...
18 maisons de services au Public (16 gérées par la Poste) existent déjà, 7 conventions de ruralité ont été signées par l’Education Nationale et les collectivités, et aucune école rurale n’a été fermée ces cinq dernières années.
Mieux, une école rouvrira même ses portes à la rentrée, à Valle-d’Alesani (Haute-Corse), avec un effectif de neuf élèves, grâce à la mise en œuvre d’une convention de ruralité.
 

TOUR D'HORIZON DES MOYENS MIS EN OEUVRE:

Le statut d’ile-montagne, obtenu en 2016:
L’article 8 bis est inclus dans la loi montagne qui date de 1985. Il stipule que :

La spécificité de la Corse, territoire montagneux et insulaire présentant le caractère d’ « île-montagne », par suite soumise à un cumul de contraintes, est prise en considération conformément à l'article 174 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.

Pour autant sa mise en œuvre n’est pas satisfaisante aux yeux de beaucoup d’acteurs. Les syndicats de fonctionnaires notamment. Début mai ils réclamaient la prise en compte de ce statut pour stopper le départ des services publics du rural, et ne plus prendre en compte le critère de densité de population dans les arbitrages.

Le comité de massif:
réactivé en 2017, c’est une compétence qui a été transférée à la CDC en 2002. Jusque là, il était de la compétence de l’Etat, et de 1985 à 2002, il ne s’était jamais réuni...
Un manque à gagner pour la montagne corse estimé à 300ME sur 5 générations par la majorité nationaliste.
Ce comité dispose d’une capacité d’investissement de 182.3 M€  sur 7 ans.
Des priorités telles que l’assainissement, le désenclavement routier, la 4G, l’électrification - avec déjà 50M€ en programmation-, ont été fixées.
 


La zone fiscale prioritaire de montagne:
Elle a été approuvée par l'ADC en même temps que le schéma montagne en 2017. Mais il lui reste encore à être validée par l'Etat.
Il existe déjà plusieurs outils du même genre, tels que la ZRR, ou zone de revitalisation rurale. Et plus récemment, une zone de développement prioritaire a été crée par le ministre Bruno Lemaire. Elle permet d'obtenir 50% de crédit d'impôts pour les entreprises qui s'y installent. Elle a d'abord été considérée comme une avancée. Mais très vite, le fait que cette zone inclue la CAPA et la CAB s'est avérée problématique pour la plupart des élus, qui estiment que l'intérieur de l'île doit bénéficier de mesures fiscales particulières.  

Le PETR:
Le Pôle d'équilibre territorial et rural, créé en janvier 2004, PETR, prévoit un regroupement des EPCI (établissements publics commerciaux et industriels). En d'autres termes, des communautés de communes. 
les grandes lignes de ce PETR :
-Cohérence d’un territoire
-Recherche de projets
-Ingénierie pour les communes
-Recherche de financements  
Deux PETR seulement sont en gestation en Corse : le Pays d’Ornano (Pieve de l'Ornano et Sartenais-Valinco-Taravo) avec 24.000 habitants, et le Pays de Balagne (Calvi-Balagne et Ile-Rousse) avec 22.000 habitants. Pour ce dernier, le projet de territoire a déjà été approuvé. Il fixe les orientations pour le pays de Balagne sur les 15 ans à venir.

Une zone franche:
Elle n'existe pas encore, mais pour beaucoup, ce serait l'arme fatale pour installer des entreprises dans le rural. Elle est envisagée par les élus du rural et la majorité territoriale y est favorable. Reste à convaicnre l'etat, qui seul peut décider de la mise en place de ce genre de dispositif. 

La mission de sauvetage de la montagne Corse, de l’intérieur de l’île, semble avoir trouvé ses armes. La volonté des hommes, la volonté politique, les projets à mettre en œuvre… feront peut-être le reste.

 

Ces questions, épineuses, seront au programme de l'INCHIESTA de ce soir, à 20h45, sur Via Stella. 
Au programme, un reportage d’Anne-Marie Leccia, suivi d'un débat avec:
Paul-Jean Emmanuelli, maire de Piazzole d’Orezza.
Tony Ceccaldi, maire de Lama en Balagne.
Jean-Félix Acquaviva, député de la Haute-Corse, Président du Comité de massif.
Sachez qu’en raison de la période de réserve liée aux élections européennes les services de l’Etat qui étaient invités n’ont pas pu participer à l’émission.

voici un extrait du reportage réalisé par Anne-Marie Leccia et François-Albert Bernardi:
 

 
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