Le "green pass", le passeport pour une saison touristique en Corse malgré le Coronavirus ?

Le passeport sanitaire proposé par Gilles Simeoni obligerait les voyageurs venant sur l'île à présenter un test de dépistage négatif. Sans cela, ils ne pourraient rejoindre la Corse. L'opposition dénonce le green pass, mais le gouvernement ne ferme pas la porte. 

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Le "green pass" entrerait en vigueur le 23 juin, et le dispositif durerait trois semaines, au minimum.
Il pourrait être prolongé, selon la situation sanitaire. 

C'est ce que souhaite Gilles Simeoni, et l'idée a été validée par l'assemblée de Corse, jeudi 7 mai dernier, comme l'ensemble du projet de sortie de confinement présenté par l'exécutif. 
 

 

Un test négatif pour pouvoir embarquer vers la Corse

En clair, les personnes qui souhaiteraient se rendre en Corse, cet été, touristes, mais également Corses de la diaspora ou les résidents insulaires qui se seraient déplacés sur le continent, devront montrer patte blanche au moment de l'embarquement. 

Au port, ou à l'aéroport, ils devront être en possession d'un test de dépistage négatif datant de moins de sept jours. 
Si ce n'est pas le cas, les voyageurs devront renoncer à venir en Corse. 

C'est le meilleur moyen, pour Gilles Simeoni, de "construire une offre touristique crédible, attractive, et sécurisée sur le plan sanitaire, et d'ériger la Corse en destination confiance, eu égard aux risques générés par le Covid-19".
 


Une proposition qui est loin de faire l'unanimité

L'opposition pense exactement le contraire. 
Et ne s'est pas privé pour l'exprimer, de manière virulente. 

Juridiquement, ce passeport sanitaire est impossible à mettre en oeuvre - Jean-Martin Mondoloni

Pour Jean-Charles Orsucci, ce green pass, "ce n'est pas le risque zéro, c'est le zéro touriste". 
le conseiller territorial du groupe Andà pè Dumane estime qu'"on a là un exécutif qui, comme pour les déchets, nous vend un plan qui philosophiquement paraît inattaquable, sauf qu'en réalité, on nous vend une chimère. Et comme pour les déchets, qu'on a fini par aller brûler sur le continent, ce qui est une catastrophe, on va devoir exporter nos chômeurs."
 
Jean-Martin Mondoloni, conseiller territorial de Per L'Avvene, est même plus alarmiste. 
"Juridiquement, ce passeport sanitaire est impossible à mettre en œuvre. Alors que toutes les régions se préparent, stratégiquement, en tenant compte de l'enjeu sanitaire, à la reprise d'activité, la Corse diffère. Je crains que l'on ait là les conditions d'un krach sanitaire, économique, financier, social et humanitaire à la rentrée prochaine". 
 

François Tatti, lui, de son côté, ne s'est pas privé de rappeler que la Sardaigne, dont l'exemple était brandi par les nationalistes, dont Jean-Félix Acquaviva, n'a pas mené à bout son projet de contrôle sanitaire des touristes. 
 
Reste désormais à savoir si cette mesure est réalisable. 
Juridiquement, financièrement, et pratiquement. 

Gilles Simeoni affirme que oui, même si le coût est estimé, selon lui, à 22 millions d'euros. Le président de l'exécutif confiait au Figaro, samedi 9 mai, que "c'est un investissement qui vient soutenir l'activité touristique et qui générera un retour sur investissement important". Pour lui, la facture s'avérerait moins salée que celle qui serait engendrée par une deuxième vague de l'épidémie, suscitée en Corse par la libre circulation totale des voyageurs.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, interrogé sur la question ce matin dans 
"L'été, c'est entre 1,5 et 1,7 million de personnes qui viennent en Corse. C'est un enjeu économique majeur. Il faut trouver des solutions. La Corse est une île alors on peut mettre en place un certain nombre de dispositifs spécifiques."
Christophe Castaner n'a pas caché que le principe de l'efficacité des tests posait certaines questions, mais il a affirmé que l'idée ne le "choquait pas", et qu'il "comprenait parfaitement la démarche de Gilles Simeoni". 

 

Lundi matin, le préfet de Corse, Franck Robine, tiendra une réunion avec l'éxécutif de Corse pour étudier la proposition, de manière plus concrète. 
Une autre réunion, par visioconférence, avec Christophe Castaner et Olivier Veran, devrait avoir lieu dans la semaine. 
 
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