Des suites d'une progression du nombre de contaminations à la Covid-19 au cours des dernières semaines, les départements de Corse-du-Sud et la Haute-Corse ont été classés en zone rouge.
Face à une recrudescence des cas de Covid-19 enregistrés sur l'île, la Corse toute entière est classée depuis hier soir, samedi 5 septembre, en zone rouge, soit zone à risque "important", qui enregistre une circulation active du virus.
Une mesure annoncée dans le journal officiel du 6 septembre : le décret n° 2020-1115 du 5 septembre 2020 vient ainsi modifier le décret n° 2020-860 du 10 juillet 2020 prescrivant "les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid-19 dans les territoires sortis de l'état d'urgence sanitaire et dans ceux où il a été prorogé".
Lire l'extrait du Journal officiel de la République française - N° 218 du 6 septembre 2020
Hier, samedi 5 septembre, 64 nouveaux cas de contaminations ont été détectés sur l'île (sur 1.519 prélèvements réalisés ; 33 cas sont des résidents de Corse-du-Sud, 29 des résidents de Haute-Corse, et 2 sont des non-résidents).
Au total, 747 patients ont été testés positifs en Corse depuis le 1er juillet (532 personnes en Corse-du-Sud, et 215 en Haute-Corse). Quatorze patients sont hospitalisés.
Qu'est-ce-qu'une zone rouge ?
Les mesures mises en places varient en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique d'un département à un autre. L'article 4 du décret du 10 juillet prévoit une catégorie spécifique : les zones à circulation active du virus, ou zones rouge.Celles-ci sont déterminées en fonction du taux d'incidence de la région, c'est-à-dire le nombre de cas recensés pour 100.000 habitants. Un département est classé "vert" si ce taux d'incidence est inférieur à 10 personnes pour 100.000 ; "orange" quand celui-ci est entre 10 et 50 cas, et "rouge" quand il est supérieur à 50 cas pour 100.000 habitants. Au 6 septembre, ce taux d'incidence est en France de 56,86.
En Haute-Corse, ce taux d'incidence est de 53 cas pour 100.000 (données 31 août). Un nombre qui classe bien le département en zone rouge, mais très en deça de la Corse-du-Sud : 76 cas pour 100.000.
Il est à noter cependant que près de deux fois plus de tests ont été menés dans le second département : du 1er juillet au 4 septembre, près de 20.000 prélèvements ont été réalisés en Corse-du-Sud, contre un peu plus de 11.000 en Haute-Corse.
Le taux de positivité des tests menés, à savoir le nombre de cas révélés positifs sur le nombre de cas testés, est également pris en compte.
À ce jour, dimanche 6 septembre, 25 départements français sont classés en rouge : Haute-Corse, Corse-du-Sud, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Gard, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Loiret, Rhône, Sarthe, Var, Vaucluse, Paris, Seine et Marne, Yvelines, Essone, Hauts-de Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d'Oise ; et en Outre-Mer, Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Que change le passage en zone rouge ?
Le classement en zone rouge accorde des pouvoirs supplémentaires aux préfets afin de lutter contre la propagation de la Covid-19. Ces dispositifs, conséquents, sont listés dans l'article 50 du décret du 10 juillet.La préfecture peut ainsi interdire la circulation des personnes et des véhicules - avec un possible retour, donc, à l'interdiction de déplacements dans un rayon de 100 kilomètres autour du domicile, hors motif impérieux sur justificatif -.
Le préfet peut également interdire l'accueil du public au sein des établissements publics et lieux de réunion (restaurants, bars, musées, centre commerciaux, bibliothèques, établissements sportifs couverts...), de même que la tenue des marchés, "couverts ou non et quel qu'en soit l'objet".
Lire le décret du 10 juillet 2020, qui organise le déconfinement