Coronavirus : quarantaine ou isolement pour les arrivées en Corse, on fait le point

Alors qu’il était question samedi de mise en quarantaine pour les arrivées ou départs de Corse, l’Elysée a décidé dimanche que cette mesure ne concernerait pas les personnes en provenance de l’UE. Matignon évoque cependant la possibilité d’un isolement pour les malades.

On récapitule : le samedi 2 mai, Olivier Véran, ministre de la Santé annonçait le prolongement de l’état d’urgence sanitaire (qui sera discuté ce lundi au Sénat). Dans ce cadre, il annonçait de nouvelles mesures : "La quarantaine, l'isolement, [d’une personne infectée] ne pourront être rendus obligatoires que lors de l'arrivée sur le territoire national, ou arrivant dans un territoire ultra-marin, ou en Corse, ou en provenance de ces endroits."

Quelques minutes plus tard, Christophe Castaner déclarait aussi : "Il n'y a pas d'interdiction de franchissement de barrières administratives", entre des régions classées rouges et des régions classées vertes. La Corse et les territoires d’Outre-mer auraient alors fait exception.

Dans la foulée, le préfet de Corse annonçait qu’il ne comptait pas, pour l’instant, mettre en place des mesures de quatorzaine.

Un jour plus tard, dimanche 3 mai à 21 heures, l’Elysée contredisait son ministre de la santé en déclarant qu'il n'y aurait pas de quarantaine pour "toute personne en provenance de l'UE, de l'espace Schengen ou du Royaume-Uni". Ce revirement est notamment lié à l’inquiétude des Français frontaliers qui traversent quotidiennement les frontières pour des raisons professionnelles ou familiales.

Qui pourrait être concerné par les mesures de quarantaine ?

Les personnes arrivant sur le territoire français en provenance d’un autre continent pourront être mises en quarantaine. Pour les autres cas, comme celui de Français ou Européens arrivant d'une autre zone que l'UE, l'espace Schengen ou le Royaume-Uni, "les modalités seront précisées par le Quai d'Orsay dans les prochains jours", a ajouté l'Elysée.

Isolement pour protéger les îles dont la Corse

Des mesures d’isolement pour les personnes testées positives au Covid-19 ou ayant voyagé dans des territoires où circule activement le virus ( la liste de ces zones devrait être rendue publique ces prochains jours) pourraient être mises en place.

Le but est de "protéger des territoires plus fragiles du fait de leur situation isolée ou insulaire (outre-mer et Corse)", explique Matignon au Parisien. Ces mesures pourront être prononcées par les préfectures sur proposition des agences régionales de santé. 

"Il y aura d'abord une phase de quarantaine avec test puis, si le test est positif, une phase d'isolement", précisait au Parisien ce dimanche le cabinet du Premier ministre. Cela rejoint la demande de Georges Mela, maire de Porto-Vecchio, président de la communauté de communes du Sud Corse, qui proposait la mise en quatorzaine de toute personne arrivant sur le sol corse et testée positive au Covid-19.
Pour l’heure, le Préfet de Corse Franck Robine ne semble pas vouloir mettre en œuvre un tel dispositif : "les conclusions qu’on peut tirer d’un test de sérologie ne sont pas encore tout à fait sécurisées", explique-t-il.

Si la Préfecture de Corse décide finalement de mettre en place des mesures d’isolement, celui-ci pourra se faire dans un cadre familial (auquel cas tous les membres du foyer seront aussi à l’isolement) où dans des hôtels réquisitionnés pour l’occasion.

Quarantaine ou isolement ?

La différence entre isolement et quarantaine n’est pas encore claire.  Les modalités (durée, lieu, restrictions de déplacements) seront déterminées "en fonction de la nature et des modes de propagation de l'infection", après avis du Conseil scientifique, explique le gouvernement au Parisien.

Isolement des malades déjà sur le sol français 

Pour les personnes présentes sur le sol français et contaminées par le Covid-19, le gouvernement s’appuie sur "l’esprit de responsabilité" des malades plutôt que d’imposer un isolement obligatoire. "Je ne peux pas imaginer sincèrement qu'un Français qui se sait malade, qui se sait contagieux, qui a vécu les deux mois de confinement et à qui un médecin dirait : 'Vous devez rester chez vous parce que vous pouvez mettre en péril la vie des autres si vous sortez' (...), dise 'je m'en moque'", a déclaré Olivier Véran. Ajoutant qu'il n'y avait "pas besoin de mettre des mesures dans la loi pour les contraindre à rester chez eux."
  

Contrôle d’un juge de la liberté et des détentions


Le ministre de la Santé a assuré samedi que « ces mesures [d'isolement ou de quarantaine, ndlr] seront entourées de nouvelles garanties, en particulier de les soumettre au contrôle du juge de la liberté et des détentions. »  Les personnes qui font l'objet de ces mesures pourront exercer un recours devant le magistrat « qui statue dans les 72 heures ». Le juge peut également s'autosaisir. Ces mesure d’isolement et de quarantaine ne pourraient pas dépasser les 30 jours assure le gouvernement.  
             

Lire le compte-rendu du conseil des ministres


L’état d’urgence sanitaire permet au gouvernement de prendre des mesures qui nécessiteraient normalement un vote des députés et sénateurs, notamment en matière de confinement à domicile, de réquisitions, d’interdiction des rassemblements ou encore de contrôle des prix de certains produits.


 
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