Georges Mela, maire de Porto-Vecchio et président de la communauté de communes du Sud Corse demande la mise en place de tests pour tous les voyageurs avant leurs arrivée en Corse et une fois sur place. Un "passeport sanitaire" qui pourrait être expérimenté cet été en Sardaigne.
Comment sauver la saison touristique en Corse tout en évitant la propagation du coronavirus ? Depuis le début de la crise, élus et professionnels du tourisme y réfléchissent.
La solution pourrait venir de Sardaigne. La région autonome italienne est peu touchée par la pandémie et elle entend bien le rester. Pour cela, elle souhaite expérimenter la mise en place d’un "passeport sanitaire". En plus du passeport traditionnel, ce document imposera à tous les voyageurs arrivant sur l’île de montrer un test négatif du Covid-19 effectué par un laboratoire agréé et datant de moins de sept jours. Une fois sur place , les touristes seraient à nouveau testés et suivis par une application mobile permettant de retracer leurs déplacements.
Cette mesure doit être validée par le gouvernement italien et pourrait être expérimentée dès le mois de mai sur des vols de faible affluence.
Une demande similaire pour la Corse
Dans un communiqué Georges Mela, maire de Porto Vecchio et président de la communauté de communes du Sud Corse demande la mise en lae s’un passeport similaire sur l’île.L’effondrement du secteur touristique constituerait une catastrophe dont la Corse toute entière aurait du mal à se relever avant de longues années.
Pour Georges Mela, la politique de tests engagée en Sardaigne doit être envisagée pour la Corse.
"Tout cela nécessite une organisation lourde et un travail technique colossal, écrit-il. Il ne pourra s’organiser sans le concours actif des collectivités locales, qui ont la maîtrise du terrain, des consulaires qui gèrent les ports et aéroports, de la région qui doit assumer le pilotage de ce plan de sécurisation et naturellement de l’Etat qui organisent les flux de transports et dispose des compétences régaliennes."
Interrogé par France 3 Corse ViaStella ce dimanche, le préfet de région Franck Robine s’est montré réservé : "Il faut être extrêmement prudent en la matière. Les tests de sérologie ne sont pas d’une fiabilité absolue, la Haute Autorité de santé l’a d’ailleurs répété pas plus tard qu’hier. Et surtout les conclusions qu’on peut tirer d’un test de sérologie ne sont pas encore tout à fait sécurisées. Il faut encore pouvoir attendre pour utiliser les tests de sérologie, notamment pour mettre en place ce qu’on appelle un passeport sanitaire. Pour le moment c’est hors de portée, l’institut Pasteur par exemple travaille beaucoup sur la question. "
Dans un rapport publié le 2 mai, la Haute Autorité de santé a en effet conclut : " Les tests sérologiques, en complément de la RT-PCR [par voie nasale, ndlr], peuvent permettre de répondre à la question « suis-je ou ai-je été malade du COVID-19 ? ». En revanche, les tests sérologiques ne permettent pas de répondre à la question « Suis-je contagieux ? ». Enfin, ils ne permettent pas encore de répondre à la question « Suis-je protégé contre le COVID-19 ?». "
A Nice, le maire Christian Estrosi a fait une proposition similaire au gouvernement. Pour l’heure, il n’a pas encore reçu de réponse.
Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce samedi que dans le cadre du projet de loi sur le déconfinement, des mesures de quarantaine pourraient être mise en œuvre par les préfectures sur une proposition d’un directeur général d’une agence régionale de santé.
La quarantaine, l'isolement, ne pourront être rendus obligatoires que lors de l'arrivée sur le territoire national, ou arrivant dans un territoire ultra-marin, ou en Corse, ou en provenance de ces endroits.
Le texte de loi sera sera présenté dès lundi au Sénat puis vraisemblablement mardi après-midi à l'Assemblée nationale. Pour l’heure, il n’est pas question de tests en vue de la mise en place de cette quatorzaine.