Coronavirus : quelles sont les conséquences économiques ?

L'épidémie de coronavirus continue de progresser dans le monde. En Corse, 8 cas sont à ce stade confirmés. Et au-delà de ses conséquences sanitaires, le virus a également d'importantes répercussions économiques.

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Avec plus de 102 000 contaminations sur le globe, dont 3 500 mortellement, le nouveau coronavirus fait la une de nombre de médias français et internationaux depuis maintenant plusieurs semaines. La crise sanitaire affecte à ce jour 92 pays, et tous les secteurs économiques.

La Corse, qui ne compte à ce jour que 8 cas confirmés, n'échappe pas à la tendance.
 

Le secteur du tourisme en première ligne


Ainsi, les agences de voyage insulaires recensent une baisse nette de leur chiffre d'affaire en ce début d'année. La faute à des réservations qui se font de plus en plus rares, alors que les annulations de séjour s'enchaînent. Ainsi, dans cette agence à Ajaccio, l'activité a baissé de 24% au mois de février par rapport à la même période l'année dernière, regrette la responsable, Véronique Chanson Lombarde. Pire, si la crise venait à se prolonger durant les trois prochains mois, l'enseigne ne réaliserait aucun bénéfice cette année.

Pour autant, assure Véronique Chanson Lombarde, les passagers pour "une destination à risque" - c'est-à-dire la Chine, la Corée du Sud ou encore l'Italie, régions "fortement déconseillées par le quai d'Orsay" - seront intégralement remboursés. Pour les autres destinations du globe en revanche, l'indemnisation n'est pas assurée.
 
Au-delà des agences du voyage, c'est tout le secteur du tourisme qui se trouve en première ligne face à l'épidémie. Plusieurs hôtels insulaires pointent ainsi des réservations décommandées : un hôtelier ajaccien affirme accuser -30% de clientèle pour la période

Même constat pour la location entre particuliers : Joelle, qui loue son appartement à Bastia sur Airbnb a ainsi eu la mauvaise surprise de voir une réservation pour le mois d'avril annulée. "Ce sont des clients espagnols âgés qui ont préféré ne pas venir par précaution, soupire-t-elle. J'espère que je trouverais quelqu'un pour les remplacer, parce qu'en attendant, ça me fait un sacré trou dans mon budget."

Des baisses de fréquentation également répertoriées dans les restaurants : "Les gens n'osent plus sortir de chez eux de peur d'être contaminés. On va au devant d'une catastrophe pour ce mois-ci en terme de chiffre d'affaire" constate ce gérant d'une brasserie. 
 

Il y aura dans les prochains jours une réunion de la cellule dite de détection des entreprises en difficultés [pour les aider] à surmonter les difficultés économiques éventuelles qui surviendront du fait du coronavirus


Une situation dont la préfecture de Corse assure s'être saisie. "Il y aura dans les prochains jours une réunion de la cellule dite de détection des entreprises en difficultés, qui réunit différents services de l'Etat, notamment les services fiscaux, les services de la Bnaque de France, de façon à être le plus en amont possible pour aider les entreprises à surmonter les difficultés économiques éventuelles qui surviendront du fait du coronavirus" explique le préfet de l'île, Franck Robine.
 
 

Les habitudes de consommation modifiées


Si certains Corses choisissent d'annuler leur voyage, d'autres s'efforcent d'éviter les lieux intérieurs fréquentés. Les rayons des grandes surfaces sont ainsi moins peuplés : dans ce supermarché de Bastia, on estime qu'il y a, ce samedi 7 mars, "deux fois moins de clients, surtout pour un jour de week-end, où on fait le plus gros des ventes".

En parallèle, le système du drive est plébiscité. "On a une augmentation nette des commandes, qui vont du simple au double : de 250 par jour, on est passés à 500" précise Jean Noël de Zotti, chef du département non-alimentaire d'un supermarché ajaccien.
 

Je vais finir par penser que le vrai vaccin du coronavirus, c'est un paquet de pâtes, vu combien les gens en achètent


Preuve que les consignes de prévention sont écoutées, les rayons de savons sont presque tous vides, et les gels hydroalcoolique, bien souvent, en rupture de stock.

Les denrées non-périssables partent également beaucoup plus vite qu'à l'habitude. Mais si les étagères de conserves, de riz et d'huile sont moins remplies, de tous les produits, ce sont les pâtes qui sont achetées dans les plus grandes quantités. "Je vais finir par penser que le vrai vaccin du coronavirus, c'est un paquet de pâtes, vu combien les gens en achètent" souffle cette employée d'un supermarché bastiais, qui assure avoir vu "quelques clients" repartir "les chariots pleins à craquer de nouilles" ce samedi.
 
 
Vers une crise économique mondiale ?

L'économie mondiale est-elle préparée à faire face au coronavirus ? Depuis les prémices de l'épidémie en janvier, plusieurs spécialistes tirent la sonnette d'alarme.

En Chine, premier foyer de la maladie, selon les chiffres publiés ce samedi 7 mars par les douanes chinoises, les exportations se sont effondrées de 17,2% au cours des deux derniers mois. Du jamais vu depuis février 2019. Le pays devrait, selon toute vraisemblance accuser un de ses plus faibles PIB des vingts dernières années.

Le Brésil comme l'Inde ont baissé leurs prévisions de croissance économique annuelle. La compagnie aérienne britannique Flybe, qui emploie 2 000 personnes, vient de déposer le bilan. En France, 164 entreprises ont demandé la mise en route du chômage partiel. Les marchés sont fébriles et les bourses mondiales dévissent...

Des impacts économiques immédiats de la maladie qui pourraient anticiper des conséquences à plus long terme. Plus encore que la maladie, c'est ainsi la santé économique mondiale qui pourrait se trouver en péril. A titre d'exemple, l'épidémie du SRAS, en 2002-2003, avait duré six mois, et avait causé un ralentissement de l’économie chinoise de 1,2 % et de l’économie mondiale de 0,2 %.
 
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