Une nouvelle preuve du réchauffement climatique. Selon le service Copernicus, novembre 2020 a été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. Si en Corse ce mois n'est pas record, l'année pourrait quant à elle être la plus chaude.
Novembre 2020 est le mois de novembre le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial.
Dans un rapport publié lundi, le service Copernicus pour le changement climatique, le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne, fait état de températures de 0,8 °C au-dessus de la période de référence standard sur 30 ans (1981-2010). C'est 0,1 degré de plus que les mois de novembre les plus chauds précédents (2016 et 2019).
En Corse, ce record n'a pas été dépassé. "Le mois a été chaud, nous sommes à + 1,5 °C au-dessus de la période de référence, mais ce n'est pas le plus chaud que nous ayons connu", explique Patrick Rébillout, directeur de Météo-France à Ajaccio.Environnement : l'Europe a connu en 2020 l'automne le plus chaud jamais enregistré, selon le programme de surveillance Copernicushttps://t.co/bz7HiM58cA pic.twitter.com/DBMhLFtGt3
— franceinfo (@franceinfo) December 7, 2020
En revanche, l'année pourrait être la plus chaude. "Il faut rester prudent, sachant que la Corse traverse actuellement une vague de froid il faut attendre fin décembre. Mais 2020 pourrait être à la hauteur de 2015 et 2003 qui avait enregistré 1 °C au-dessus de la période de référence", complète Patrick Rébillout.
Les précipitations intenses en augmentation
En terme de précipitations, novembre 2019 a été exceptionnelle, "l'île était à 200 % de la normale, le sol était saturé ce qui explique notamment l'inondation de l'aéroport d'Ajaccio." Cette année, "elles sont déficitaires sur la façade ouest et excédentaire sur la façade orientale."S'il est impossible d'établir des tendances, une chose est sûre : "les précipitations intenses ont augmenté de 22 % depuis les années 1960", note le directeur de Météo France à Ajaccio.
La première vigilance rouge établie en Haute-Corse, en 2016, lui reste particulièrement en tête. En quelques heures, il est tombé entre 250 et 500 mm de pluie. "Ça s'est passé dans un secteur très localisé, sur des reliefs. Si on transpose les mêmes quantités d'eau sur une autre zone, en plaine, il y aurait eu un risque de débord des fleuves et donc des conséquences graves", analyse-t-il.
Le bassin méditerranéen hotspot du réchauffement climatique
Ces épisodes méditerranéens sont directement liés au réchauffement climatique, tout comme les vagues de sécheresses.Au vu des projections, ces deux phénomènes pourraient s'aggraver. "Dans le bassin méditerranéen, considéré comme un hotspot du réchauffement climatique, nous n'avons pas encore atteint les +1,5 °C et les conséquences sont déjà importante. C'est une catastrophe", alerte Patrick Rébillout.
Côté précipitations, le directeur de Météo France à Ajaccio se veut néanmoins rassurant : "la Corse est une île montagneuse, on arrivera à gérer au niveau de la pluie." Les températures maximales, en revanche, risquent d'être "invivables".
Actuellement, le record est de 43 °C à Sartène.