Les plateformes collaboratives d'échanges entre particuliers sont en plein essor en Corse. Les services ou biens qu'elles proposent sont gratuits ou payants. À côté des Airbnb, Uber, Blablacar bien connues du grand public, d'autres start-up commencent à se développer dans l'île.
Quand sa voiture est tombée en panne, Adam a loué le véhicule d'un particulier sur Ouicar. Par souci d'économie au départ puis il s'est pris au jeu.
Aujourd'hui, quand il n'en a pas besoin, c'est lui qui propose son coupé, temporairement, à d'autres conducteurs, des touristes en majorité. « Déjà ça rapporte un peu d’argent en fin de mois, ça paye les frais de la voiture […]. Et en même temps c’est bien de faire un petit service pour des gens qui en ont besoin. Je trouve que c’est une très bonne idée. Ça m’a donné envie de rencontrer d’autres gens, on a gardé pas mal de contact après la location, c’est super sympa », indique-t-il.
En Corse, Ouicar dispose d'un parc d'environ 500 voitures. Leurs propriétaires les louent en moyenne deux fois plus longtemps que dans d'autres régions, principalement l'été.
Et les insulaires n'hésitent pas à utiliser l'application lors de leurs déplacements sur le continent. « C’était quand même intéressant au niveau du prix. La personne s’est proposée de venir nous chercher à la gare et il a pu nous donner des tuyaux sur la circulation […] », précise Pierre-Jean Deguines, utilisateur de Ouicar.
Pionnière
La plateforme parisienne surfe sur le mode de l'économie collaborative. Sa fondatrice Marion Carette en est une pionnière. Elle crée Zilok en 2007, un site dédié à la location d'objets entre particuliers. Avec Ouicar, elle propose depuis cinq ans de repenser le rapport à la voiture en privilégiant l'usage à la possession.
La start-up gère aujourd'hui la disponibilité de 30 000 véhicules répartis sur l'ensemble du territoire français. « Quand vous réservez une voiture, vous payez la totalité de la réservation sur la plateforme. La plateforme, nous, on va reverser 70% du montant au propriétaire tous les mardis, on fait un virement. On va conserver 30%.
Et sur ces 30%, la moitié part à l’assurance […], et l’autre moitié ça revient à la plateforme pour la faire fonctionner. Ce sont de nouveaux enjeux avec l’économie collaborative qui apportent à la fois des nouvelles possibilités pour les utilisateurs […], mais tout ça doit cohabiter au sein de l’économie traditionnelle », indique Marion Carette, fondatrice de Ziloc et Ouicar.
Car sur la toile les sites web se multiplient. Les échanges entre particuliers se déclinent sous toutes les formes avec un partage de biens en tous genres, mais aussi propositions de services. Une économie de pair à pair favorisant la proximité.