C'était il y a un an jour pour jour. Le 20 décembre 2019, la tempête Fabien s'abattait sur la Corse et plus particulièrement sur Ajaccio et la vallée du Prunelli. Maisons inondées, villes coupées, aéroports à l'arrêt. Rencontre avec des sinistrés de cette tempête.
Il y a un an, la tempête Fabien frappe la Corse. La Corse-du-Sud est la première touchée. Des trombes d'eau s'y abattent pendant des heures faisant sortir le Prunelli ou la Gravona de leur lit.
Dans les environs d'Ajaccio, tout est paralysé. Les routes deviennent impraticables, le tarmac de l'aéroport est sous l'eau. La situation est telle qu'elle conduit les autorités à prendre une décision forte : fermer la ville d'Ajaccio. Durant une nuit, les entrées et les sorties sont interdites pour éviter tout accident et faciliter les interventions des secours.
État de catastrophe naturelle
En périphérie, des habitations sont inondées. 12 mois plus tard, l'état de catastrophe naturelle a été reconnu tout au long du Brunelli et la plupart des sinistrés ont pu bénéficier de réparations financières. Les agriculteurs espéraient, quant à eux, être indemnisés au titre des calamités agricoles.
Il serait bien qu'EDF et Kyrnolia, qui exploitent le Prunelli, abondent ce fonds financièrement tous les ans pour que les travaux avancent plus vite.
Un an après, rien n'a été versé. Jean-François Prunelli, berger, a réinvesti dans des clôtures. Il prend son mal en patience. "Au niveau des berges, ce qu'ils ont fait est bien parce qu'ils ont commencé à nettoyer en enlevant des troncs. La rivière peut s'écouler un peu plus. Il serait bien qu'EDF et Kyrnolia, qui exploitent le Prunelli, abondent ce fonds financièrement tous les ans pour que les travaux avancent plus vite", estime-t-il.
"Les préconisations n'ont pas été suivies"
Après la crue, l'État, la Collectivité de Corse, l'agence de l'eau et les communautés de communes ont financé des travaux de restauration des berges. Des arbres ont été coupés et d'autres chantiers sont prévus.
Des préconisations ont été faites et elles n'ont pas été suivies. Ça nous inquiète.
Réunis en association, d'autres sinistrés plaident pour désensabler et surveiller le barrage de Tolla en amont. "Une étude hydraulique a été faite en 1996 puis une seconde en 2011. Elles arrivent toutes aux mêmes conclusions, des préconisations ont été faites et elles n'ont pas été suivies. Ça nous inquiète", explique Elisabeth Van Acker, présidente association sinistrés du Prunelli.
170km/h
Si le lendemain, 22 décembre, la Corse-du-Sud est épargnée, cette fois-ci la tempête Fabien s'abat sur la Haute-Corse. Les pluies sont moindres, mais le vent souffle fort. À tel point qu'à Bastia, un record datant de 1984 est battu avec des rafales mesurées à presque 170 km/h.
En tout, cet épisode météorologique dure trois jours causant des dégâts et des perturbations importantes, mais sans faire de victime.