Corse : pour les artisans marbriers, la Toussaint n’est plus gage de chiffre d’affaires

Bien souvent, le nom de marbrerie évoque l'activité funéraire. Pourtant ce métier change de visage, la Toussaint a laissé place à une demande tournée vers la décoration. En Corse, la cinquantaine d'artisans marbrier tente donc de s'adapter. Illustration à Propriano. 

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Jérémy suit les traces de son père et de son arrière-grand-père depuis son adolescence. Il exerce le métier d'artisan marbrier à Propriano. Un métier en pleine mutation. 
En un peu plus de 15 ans, l'activité funéraire a fortement chuté passant ici de 70 % à 15 % du chiffre d'affaires.
 
« La Toussaint a pris une grande claque. Ce n’est plus comme avant. La génération qui arrive est moins portée sur les valeurs qu’on avait à l’époque. Il y a cinq ou six ans, on passait notre vie dans les cimetières. Aujourd’hui, le plus gros de notre activité, c’est la décoration, c’est les cuisines, les plans de travail », indique l’artisan.
 

Précieux 


La matière a elle aussi évolué. Aujourd'hui le marbre n'est plus seulement importé d’Italie, il peut provenir de Chine, d'Inde ou encore de Turquie. Le matériau reste pour autant précieux. 

Son coût au mètre carré est estimé entre 160 euros et 600 euros, un prix fixé selon la provenance, l’épaisseur ou la rareté du minéral. Quant au travail de la pierre, il se fait de moins en moins à la main. « […] Toute la journée, vous avez les pieds dans l’eau, dans la poussière, dans le bruit. Le soir vous êtes fatigué parce que ça fait un cumul de pas mal de choses, après ça a bien évolué », estime Jérémy. 

 
 

Commande numérique


Pour développer d’avantage l’entreprise, Jean-Luc, le père de Jérémy, a investi. Il vient de recevoir une machine à commande numérique

Un engin qui permet de diviser par deux le temps passé sur une pièce. L'objectif est de fournir plus et s'exporter. « C’est un investissement de 150 000 euros, on a eu un financement partiel de l’Adec. Ça fait partie de la technologie ramenée en Corse exporter sur le continent et développer la filière », explique Jean-Luc. 

Entre tradition et technologie, l’artisanat de la pierre tente donc de se renouveler en s'adaptant aux nouveaux modes de consommation.


 
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