Une baisse de 15 % d'activité des conseils de Prud'hommes a été enregistrée entre 2016 et 2017 au niveau national. La Corse n'échappe pas à cette tendance et plus particulièrement en Haute-Corse. Explications.
Baisse de fréquentation aux conseils de prud’hommes. Le nombre de conflits à régler, tels que les licenciements abusifs ou les salaires impayés seraient moins nombreux, même si les piles de dossiers restent imposantes. Au niveau national, le nombre de cas à traiter a diminué de 15 %. Un chiffre qui se vérifie en Corse-du-Sud. En Haute-Corse, la chute est vertigineuse.
Entre 2016 et 2017, la baisse enregistrée a été de 57 % passant de 230 à 98 affaires. Une diminution qui s’explique notamment par la complexification des procédures pour attaquer aux prud’hommes. « Avant on pouvait réintroduire des demandes nouvelles à tout moment de la procédure. Là, c’est plus compliqué. Les avocats et les défenseurs syndicaux ont dû s’adapter et c’est pour ça qu’en 2017, on note un ralentissement. Et je pense qu’en 2018, on a eu des dossiers qui auraient dû être traités en 2017, mais qui sont passés en 2018 », explique Marie-Antoinette Santoni, conseillère Prud'Homme S.T.C.
Passagère
Dorénavant, pour saisir les prud’hommes, il faut fournir des pièces et remplir un formulaire de sept pages. Oubliée la simple feuille de papier. Mais pas de quoi dissuader les plaignants, la baisse n’aura été que passagère. Car depuis janvier, le tribunal a déjà traité 50 conflits de plus que sur l’année 2017. « Il y a énormément de dossiers. On doit juger une quinzaine d’affaires par session. […] C’est quand même devenu énorme, pour le moment », souligne Thomas Bodilis, conseiller Prud'Homme C.G.P.M.E.
La baisse des saisies enregistrée en 2017 n’est pas sans conséquences. Le personnel a été réduit. À Bastia, trois personnes, au lieu de quatre, gèrent l’administratif. Et l’envolée des plaintes n’y change rien.
Résultat : le délai pour être convoqué à une première audience est passé de trois semaines à deux mois.