Depuis six ans, A Salvezza vient en aide aux enfants malades et à celles et ceux qui sont dans la précarité. Régulièrement, elle organise des soirées caritatives. La prochaine se tiendra le 8 juin au stade Ange-Casanova, à Mezzavia, avec I Voci di a Gravona. Nous avons rencontré le président de l'association, Michel Baltolu.
Comment est née l'association A Salvezza ?
En 2018, alors que j'étais militant dans le milieu culturel, on m'avait demandé si je pouvais organiser une soirée pour un enfant atteint de mucoviscidose... Ça a été un déclic. J'avais toujours été très sensible aux questions de santé, alors que mon frère est trisomique, et aux questions sociales, d'autant plus que j'ai longtemps été pompier, et que, pendant les interventions chez les gens, on touchait de près, parfois, la misère... Alors je me suis lancé, et on a créé A Salvezza, pour apporter du soutien aux malades et à leur famille, mais également pour tenter d'apporter de l'aide à celles et ceux, nombreux, qui souffrent de la précarité en Corse.
Cette aide prend quelle forme ?
À l’origine, on voulait apporter de l'aide financière aux familles pour les déplacements, les frais quotidiens... Il y a d'autres associations, comme Inseme, qui font ça très bien. Alors nous, on a voulu se concentrer sur tout ce qui touche le confort de l'enfant quand il est hospitalisé, mais également quand il rentre chez lui. Une télé, une console de jeu, aider à réaliser un rêve... Tout ce qui n'est pas remboursé par la Sécurité sociale...
Les subventions, c'est un vrai parcours du combattant, alors on a abandonné
C'est une tâche de taille. Comment vous y arrivez ?
On a débuté avec ma sœur, qui est assistante sociale, et qui m'a aidé à structurer le projet. Et puis on a réuni des proches, et je leur ai demandé s'ils étaient prêts à accorder un peu de temps à notre démarche, et tout le monde était partant. On est une dizaine de personnes, pour organiser les soirées, s'occuper de la logistique, mais aussi faire des collectes de vêtements... On a mis pas mal de choses en place, au fil des années...
Et financièrement ?
Je crois que l'on est l'une des seules associations de Corse à ne pas être subventionnées. On avait essayé de demander une subvention à la CdC, mais c'était un vrai parcours du combattant, alors on a abandonné. On s'autofinance, avec les soirées caritatives, notre boutique A Salvezza, des lotos, des vide-greniers, le marché de Noël... En revanche, on est très soutenus par le milieu culturel.
Lors de la prochaine soirée que vous organisez, le 8 juin à Ajaccio, au stade du GFCA, c'est I Voci di a Gravona qui donnera un concert...
Ce sont des militants de la cause humaine, des militants dans tous les sens du terme, et chaque fois que je lance un appel, ils répondent présents, comme pas mal d'autres groupes corses, d'ailleurs.
Cette soirée, en solidarité avec les petits Corentin et Lewis, est également un hommage à Carlucciu, ce garçon de 10 ans qui est décédé il y a un mois ?
Carlucciu, c'était la mascotte de l'association A Salvezza, on l'a accompagné pendant un an et demi, il s'est battu comme un lion, il encourageait les autres enfants à se battre... La soirée était prévue depuis longtemps, pour l'aider, mais entretemps, il est parti, malheureusement. Ses parents, qui ont depuis rejoint l'association, ont voulu qu'on la maintienne, et qu'on continue le combat pour lui. Et c'est ce que l'on fait avec Corentin et Lewis.