Beaucoup de chefs et peu de subordonnés, des frais apparemment injustifiés pour l’actuel président, un manque de contrôle des conflits d’intérêts... Le magazine L’OBS a eu accès à un rapport de la Cour des comptes qui devrait être rendu public prochainement.
La chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse-du-Sud a fusionné avec celle de la Haute-Corse en 2020, pour former une chambre régionale. C’est sur la gestion de ses activités entre 2011 et 2018 que s’est penchée la Cour des comptes dans le cadre d’une enquête nationale sur la gouvernance des CCI. En Corse-du-Sud, elle relève des manquements dans la gestion de cet organisme qui accompagne les entreprises du département, attribue des marché et gère les ports ainsi que les aéroports.
Beaucoup de chefs parmi le personnel
Dans la gestion du personnel, d’abord, "un encadrement pléthorique pèse sur la masse salariale", souligne le rapport. A chaque fois que l’organigramme est réorganisé, de nouveaux chefs apparaissent. "Plus d’une personne sur deux possède un grade compris entre 6 et 8 (sur une échelle de 1 à 8). Dans cette même catégorie, ils ne sont que 25 % dans la CCI de Haute-Corse, alors que la nature du travail et le contexte y sont les mêmes", insistent nos confrères de l’OBS, qui ont eu accès au rapport.Les dépenses du président
Élu président de la CCI en 2017, Paul Marcaggi s’est vu attribuer une carte bleue sans délibération, en plus de son enveloppe de frais de mandats de 2.800€ environs. Le rapport note le retrait de 26.200€ sur cette carte en 2017 et 16.251€ en 2018. Certaines dépenses relèvent "’d’un usage strictement privé", souligne le rapport. Des retraits en espèce importants apparaissent ainsi que, par exemple, l’achat de chemises pour 3.728€ entre 2017 et 2018.Le rapport indique la réponse du président de la CCI, qui juge "qu’il n’y avait pas de redondance entre les dépenses effectuées à partir de la carte bancaire d’une part, et l’indemnité de mandat versée au président et destinée notamment à couvrir ses frais de représentation, d’autre part." Mais les sommes pointées du doigt par la Cour des comptes ont tout de même été remboursées après ces observations et la carte bleue attribuée à Paul Marcaggi a été résiliée.
Manque de contrôle des conflits d’intérêts
La commission de prévention des conflits ne s’est réunie qu’une seule fois entre 2011 et 2019. Selon la cour des comptes, elle aurait notamment pu se réunir en 2017, lors du recrutement de la fille de l’actuel président. Il manque également des déclarations d’intérêts.Contacté par France 3 Corse ViaStella, Paul Marcaggi n’a pas encore réagi au rapport de la Cour des comptes, qui devrait être rendu public dans son intégralité dans les prochaines semaines.