Le procès de trois prévenus dans « l’affaire du petit Kenzo » se tient ce vendredi 25 août. L’audience pourrait se prolonger jusqu’à tard dans la soirée.
Pour tous, la journée semble éreintante.
Ce matin, une demande de renvoi formulée par les avocats de la défense et soutenue du côté de la partie civile, par l’avocat du club de l’AC Ajaccio, Maître Philippe Armani, a été rejetée. Les avocats de la défense avaient pourtant fait valoir le fait qu’ils n’avaient pas eu accès à toutes les pièces de la procédure, à savoir l’intégralité des images de surveillance fournies par la sécurité du stade.
La cour avait néanmoins accepté de briser les scellés pour permettre à toutes les parties le visionnage de ces images de vidéosurveillance, durant l’audience.
Plus tard, les avocats de la défense ont déposé une demande d’appel avec effet suspensif immédiat, sans succès.
Après deux heures de visionnage d’images de surveillance (le temps initial de cinq heures a pu être réduit en passant les bandes issues de plusieurs caméras sur le même écran), les débats portant sur le fond peuvent enfin débuter, dans la chaleur estivale.
Deux versions s’opposent
Que s’est-il passé dans la loge du stade François Coty où Kenzo et sa famille s’apprêtaient à voir le match AC Ajaccio - OM le 3 juin dernier ?
15 secondes déterminantes sont au cœur de ce procès.
C’est le laps de temps durant lequel les trois jeunes, assis ce vendredi 25 août sur le banc des prévenus, sont entrés puis ressortis de la loge.
Aujourd’hui, on est là pour une extorsion de t-shirt !
Maître Anna-Maria Sollacaroavocate de la défense
Du côté de la défense, Maître Anna Maria Sollacaro assure que les faits tels que décrits par la famille de Kenzo ont été exagérés : « Sur la vidéo du père lorsqu’il sort de la loge, il ne se tient pas le nez , il n’essuie pas ses saignements. Au contraire : il montre son t-shirt pour signifier qu’on lui a pris son maillot. D’ailleurs personne n’a demandé le transfert vers l’hôpital ni de l’enfant ni des parents. »
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, on est là pour une extorsion de t-shirt», tonne t-elle.
Aujourd’hui, Kenzo et sa famille ne sont pas présents à l’audience. Leur avocat, Maître Pourrière évoque le traumatisme, plus de deux mois après les incidents : « Leur état de santé ne leur permet pas d’être présents. Leur médecin psychiatre leur a déconseillé de venir. Les enfants sont encore très touchés et déstabilisés par ce 3 juin et les faits qu’ils ont connus. Les deux enfants ont assisté à l’agression et à l’humiliation du père. Ce sont des images qui restent. Il ne fait aucun doute sur les conséquences futures sur les enfants de ces images ».
Les réquisitions sont attendues dans la soirée.