Les trois personnes placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'agression du père du petit Kenzo ont été déférées ce mercredi après-midi au parquet. Laissées libres sous contrôle judiciaire, elles seront jugées en août prochain devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio.
Les trois personnes placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête concernant l'affaire du petit Kenzo ont été déférées ce mercredi 14 juin, dans l'après-midi, au parquet d'Ajaccio.
Il leur a été "notifié les charges retenues à leur encontre, à savoir la commission de violences aggravées au sein d’une enceinte sportive et d’extorsion par violence du maillot commise sur le père de Kenzo", précise dans un communiqué le procureur de la République, Nicolas Septe.
Les trois hommes seront jugés le 25 août prochain à 10h30 devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio.
Laissés libres après leur défèrement devant le procureur de la République, ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec "une interdiction de fréquenter une enceinte sportive" jusqu'à la date du jugement.
Deux versions contradictoires
Auditionnés par les enquêteurs de la sureté départementale depuis deux jours au commissariat d'Ajaccio, les trois individus "âgés d'une vingtaine d'années et inconnus des services de police et de justice", dixit le procureur, ont tous donné leur version des faits.
Celle-ci "s’avère en très net retrait avec les déclarations constantes des victimes, notamment s’agissant des coups portés sur le père de Kenzo (deux coups de poing)", indique Nicolas Septe.
Du côté de la famille de Kenzo, on affirme le contraire.
"Le jeune Kenzo a maintenu quant à lui avoir été "bousculé" dans la loge, relate le procureur. Son père maintient avoir été insulté et frappé à deux reprises dans la loge pendant que son fils Kenzo, âgé de 8 ans, et son autre fils étaient présents tandis qu’il était aussi, sous la pression du groupe, obligé de leur donner son maillot de l’OM".
Les trois hommes mis en cause "admettent s'être rendus dans la loge en question après avoir été provoqués par le père de Kenzo, alors qu’il tenait en main le maillot de l’OM", poursuit Nicolas Septe. Selon eux, en réaction à cette provocation, un petit groupe de 4 personnes se serait effectivement rendu dans la loge et aurait fait irruption dans celle-ci pour demander au père de Kenzo de leur donner le maillot, et ce sans violence."
"Les trois hommes ont nié en particulier avoir commis une quelconque violence sur le jeune Kenzo."
Nicolas Septe
Toujours selon le même communiqué, les trois hommes nient "en particulier avoir commis une quelconque violence sur le jeune Kenzo".
Le procureur souligne "qu'il était toutefois admis, a minima, par l’un des protagonistes, que le ton employé à l’égard du père avait pu être agressif et que leur comportement, dans la loge, avait pu impressionner et choquer Kenzo et son frère".
Réalisés "très rapidement après les faits", dixit Nicolas Septe, à l'unité médico-judicaire de Marseille, les examens médicaux des victimes "font état d’un retentissement traumatique avéré et d’une incapacité totale de travail (ITT) allant de 1 à 2 jours sur le père de Kenzo, Kenzo, son frère et leur mère".
Une quatrième personne relâchée mardi
Mardi en fin de journée, une quatrième personne entendue dans cette même enquête avait été laissée libre, sans aucune charge retenue contre elle. Elle a été soupçonnée un temps d’avoir mis le feu au maillot de l’OM que portait le père de Kenzo. Elle n'était pas suspectée d'être entrée dans la loge.
"Il n'a pu être établi ou même corroboré le fait que ce maillot a effectivement été brulé comme cela avait été initialement rapporté le 3 juin", précise le procureur, tout en saluant "le travail méticuleux et très important réalisé par les policiers de la sûreté départementale d’Ajaccio" ainsi "que la coopération du club sportif de l’ACA dans le travail d’identification des supporters présents au moment des faits".