Notre rédaction a pu se procurer de nouveaux éléments concernant les incidents qui ont émaillé la rencontre ACA-OM du week-end dernier. Il s'agit des bandes de vidéo surveillance du stade François Coty, du club AC Ajaccio, et plus précisément de la caméra installée à l'entrée devant l'entrée de la loge du petit Kenzo.
Les images de la vidéosurveillance de l’AC Ajaccio sont un élément porté à l’enquête. Elles éclairent le contexte de l’agression qui s’est déroulée dans la loge, derrière la porte filmée.
Un homme monte à l’étage où se situe la loge et entre en premier. Quelques secondes plus tard, deux autres vont le rejoindre et enfin un quatrième. Ils sont à visage découvert et semblent jeunes. Entre temps, la mère du petit Kenzo monte les escaliers.
Les quatre personnes sortent au bout de 13 secondes. Ils croisent la mère, ils redescendent avec un maillot de l’OM dans les mains, celui du père selon toutes les versions. La scène est rapide et l’examen de cette vidéo atteste que le maillot n’a pas été brûlé dans la loge contrairement à la première version ayant circulée sur les réseaux sociaux.
Côté ACA, alors qu’Alain Orsoni, le président du club, a pris fait et cause pour la famille du petit Kenzo dans un premier temps, il revient dorénavant sur ses positions. « Désormais les éléments objectifs et notamment le contenu de l’enregistrement de la vidéosurveillance révèlent que la vérité est toute autre. Et que la gravité des agissements de certains supporters ajacciens, au demeurant répréhensibles, a été très nettement exagérée. Le club se réserve donc la possibilité de faire valoir ses droits contre toute personne susceptible d’avoir été à l’origine de ces informations erronées et ceux qui, complaisamment les ont relayées », estime-t-il.
La version de la famille reste inchangée
Contacté, l’avocat de la famille du petit Kenzo dit que leur version n’a pas changée. « Le père a reçu des coups. On lui a retiré son maillot et il a ensuite été brûlé sur le parking par la personne qui lui avait levé. Le préjudice moral de cet enfant qui voit son père se faire tabasser par 15 personnes qui débarquent dans une loge qui devrait être sécurisée. Donc le préjudice moral est caractérisé, sur le préjudice physique, et là aussi les parents n’ont pas changé de version, l’enfant a été bousculé. L’enfant s’est retrouvé à terre, où il a tapé contre une rambarde », explique Maître Frédéric Pourriere.
L’affaire a suscité l’émoi, Emmanuel Macron a réagi. Mercredi, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a également été interrogé à l’issue de sa rencontre avec les élus insulaires. « Lorsque le ministère de l’Intérieur classe un match en catégorie 3, soit pas très dangereux, et qu’il y a 300 policiers et gendarmes, dans un stade, on n’agresse pas les petits garçons. Pour beaucoup fréquenter les stades, je crois que rien ne permet qu’on agresse un petit garçon de 8 ans lorsqu’il tient à supporter son équipe » a-t-il déclaré.
Le procureur de la République d’Ajaccio dit dans un communiqué que l’enquête concernant les violences exercées sur le père du petit Kenzo et les membres de sa famille progresse.