Suite à des problèmes internes, il n’y a plus de médecins permanents en radiothérapie et chimiothérapie à l’hôpital de Castelluccio à Ajaccio. Résultat : les consultations et traitement sont assurés grâce à un partenariat avec des centres du continent.
À l’hôpital Castelluccio d’Ajaccio, les services de radiothérapie et de chimiothérapie ne comptent plus aucun médecin permanent. Si les séances de rayons ont bien lieu, elles dépendent de l’avion de Marseille.
Car pour faire face à la situation, l’institut Paoli Calmettes, et, parfois, l’assistance publique de Marseille, dépêchent des radiothérapeutes pour assurer la continuité des traitements. « Il n’y a aucun problème pour suivre les patients. On est bien rodé pour ça. On le fait à Marseille quand on doit remplacer quelqu’un, il n’y a aucun problème. Les patients sont peut-être un peu déstabilisés personnellement, mais côté sécurité, on a bien verrouillé les choses », explique le docteur Agnès Tallet, oncologue Institut Paoli Calmettes.
Postes vacants, arrêts maladie, démissions
Le malaise remonte à 2018. Depuis cette date, deux postes en oncologie ne sont pas pourvus. Deux radiothérapeutes sont en arrêt maladie, depuis l’été passé, et en janvier, la cheffe de pôle démissionne.
Les conflits entre médecins sont tels que le médiateur national est saisi. Une ambiance médicale dégradée, un site isolé à l'écart du plateau technique de l'hôpital. Difficile de recruter. « On est sur une situation qui est maîtrisée. Prochainement, un des praticiens en arrêt doit reprendre son activité. Nous sommes à la recherche de praticiens puisque nous avons ouvert un troisième poste de radiothérapeute. Des candidats ont postulé et ils viendront faire des essais prochainement. Il y aussi des postes vacants de manipulateurs radio sur lesquels nous cherchons à recruter », détaille Yannick Miragliotta, directeur de l’hôpital de Castelluccio.
« Les patients sont inquiets »
Alertée par Catherine Riera, la fondatrice de l’association « La Marie Do », l'Assemblée de Corse a adopté une motion en octobre pour réfléchir à l'avenir de l'oncologie. Une commission santé créée ex nihilo a auditionné notamment les représentants d'usagers. « Les patients sont inquiets. En oncologie, ils sont extrêmement bien reçus par le personnel, qui est une équipe plutôt stable. Nous pensons que le problème vient du personnel soignant médecin, oncologues ou médecins généralistes », indique Marie-Josée Poli, membre de France Assos Santé.
À l’hôpital de Castelluccio, aucune réclamation ou plainte n'a été enregistrée et le nombre de patients n’a pas chuté. Reste à préciser l’organisation actuelle et future de la cancérologie. Si l’agence régionale de santé n’a pas répondu aux sollicitations, la possible mise en route de machines nouvelles générations, inaugurées il y a un an, dans le futur hôpital du Stiletto pourrait attirer davantage de médecins.