Rétribuer l’espace public ajaccien aux riverains. C’est le but de la piétonnisation de cinq rues de la vieille ville durant toute la saison estivale. Si les commerçants semblent conquis, les habitants s’inquiètent de la disparition de places de parking.
À compter du 21 juin, cinq rues de la vieille ville d’Ajaccio seront complètement piétonnes. Il s’agit des Rues Bonaparte, Roi de Rome, Zevaco, Pozzo-di-Borgo et Notre-Dame.
Pour certains commerçants, c’est une aubaine. « Ça va dynamiser le quartier. Mais il manque un peu de places de parking et ça va être un gros problème dans cette rue notamment pour les riverains », estime un commerçant. « On peut comparer avec la Rue Fesch où il y a beaucoup de monde durant l’été. Donc si on a la même chose ici, dans la Rue Bonaparte, forcément ça sera bénéfique pour nous », complète un autre commerçant.
« Ils font des rues piétonnes avant de faire des parkings »
Cette expérimentation sera mise en place durant toute la période estivale. Le secteur va néanmoins perdre une quarantaine de places de parking et certains riverains s’interrogent. « Ils font les rues piétonnes avant de faire des parkings donc où vont se mettre les gens qui habitent dans la rue ? », s’exaspère l’une d’eux.
« Ça faisait longtemps qui nous attendions cela, et puis nous sommes dans la vieille ville donc il est normal que ce soit pris en compte et pour, peut-être, rééquilibrer par rapport à l’activité qui se passe en périphérie », estime un autre.
Des barrières et des agents municipaux veilleront à réguler l’entrée du périmètre afin de mettre en valeur sa dimension historique. « On se rend compte que dans les autres villes de Méditerranée ou du monde, avec de fortes valeurs patrimoniales, la voiture disparaît du centre-ville et cette piétonnisation a vocation à rétribuer l’espace public aux riverains afin de renforcer l’attractivité dans ce secteur avec notamment la Citadelle qui a été restituée aux Ajacciens », explique Alexandre Farina, premier adjoint à la municipalité d’Ajaccio.
Si le test s’avère concluant, la mairie pourrait pérenniser la transformation du quartier génois et proposer aux passants un air moins pollué et un meilleur partage de l’espace public.