Vannina Schirinsky-Schikhmatoff, conservatrice de la bibliothèque patrimoniale d’Ajaccio, a annoncé son départ vendredi 14 février. Elle dénonce une mauvaise conservation des ouvrages par la municipalité.
Le chauffage coupé à trois reprises le temps d’une représentation théâtrale fin janvier. C’est le geste qui a poussé Vannina Schirinsky-Schikhmatoff, conservatrice de la bibliothèque patrimoniale d’Ajaccio, à partir.
« Je pars parce qu'on voulait me forcer à faire une faute professionnelle. Couper le chauffage dans cette bibliothèque qui date de 1868 est strictement interdit, c'est le pire en termes de conservation », explique-t-elle.
En contrat à durée indéterminée depuis un an, la conservatrice de la bibliothèque patrimoniale, négocie une rupture conventionnelle avec la municipalité.
De son côté, la mairie confirme ces arrêts d’1 h 30 « en raison du bruit occasionné par les moteurs » mais assure que « des mesures de protection ont été prises ». La mairie se dit peinée « non pas par l’objection légitime de Mme Vannina Schirinsky-Schikhmatoff, mais de sa réaction particulièrement disproportionnée » et estime que ce « regrettable épisode vient ternir six années de travail acharné à la renaissance de ce patrimoine exceptionnel. »
Mission patrimoine
Classée parmi les monuments historiques en 1986, la bibliothèque héberge un fonds de 40.000 livres anciens et rares. Dans le cadre de la mission Patrimoine de Stéphane Bern, la ville d'Ajaccio a reçu en septembre 500.000 euros pour participer aux travaux de réhabilitation de la bibliothèque évalués à un million d'euros. La ville notait alors sur son site internet que les livres « souffraient des variations de température et d'hygrométrie accélérant leur détérioration ».Informé de la situation, Stéphane Bern a « renouvelé toute sa confiance [à Vannina Schirinsky-Schikhmatoff], car c'est elle qui avait réussi à faire inscrire la bibliothèque Fesch parmi les sites de la mission Bern 2019 ». Il précise avoir contacté Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, qui lui a « assuré qu'il ferait tout pour y mettre bon ordre et s'assurer de la préservation du site ».
Une inspection doit être menée par l’État d’ici le mois d’avril.