Antony Perrino était entendu par la police judiciaire d'Ajaccio. A la tête d’une importante entreprise de BTP, il loue un appartement à Pascal Porri, présenté comme l’un des piliers d’un groupe criminel connu sous le nom de Petit Bar. Sa garde à vue a été levée jeudi vers 17 h.
L'entrepreneur immobilier, Antony Perrino, actionnaire de Corse-Matin a été placé mercredi en garde à vue pour "abus de biens sociaux" en lien avec un membre présumé de la bande criminelle du "Petit Bar", a indiqué le parquet. La garde à vue qui avait débuté à 8h45 à la direction régionale de la police judiciaire d'Ajaccio, a été levée peu avant 17h00, le procureur de la République d'Ajaccio, Eric Bouillard. Il recevra une convocation par un officier de police judiciaire.
"Il est en garde à vue pour abus de biens sociaux depuis ce matin à 8H45" à la direction régionale de la police judiciaire d'Ajaccio, a précisé à l'AFP le procureur de la République d'Ajaccio, Eric Bouillard, confirmant une information du Monde.
Un appartement en-dessous des prix du marché
"Cela concerne les liens d'Antony Perrino avec le « Petit Bar ». Il s'agit de la location à Pascal Porri et à son épouse d'un appartement de 200 mètres carrés dans la résidence Albert 1er pour un loyer très largement inférieur au marché" par "Antony Perrino en sa qualité de gérant d'une SARL de commerce immobilier", a indiqué le procureur.L'appartement loué se trouve au dernier étage d'un immeuble ajaccien construit face à la mer par le groupe immobilier d'Antony Perrino.
Pascal Porri et Valérie Mouren ont été également entendus mardi et mercredi sous le régime de la garde à vue pour recel d'abus de biens sociaux et blanchiment de fraude fiscale "sur leur train de vie et notamment de nombreux paiements en espèce",
a poursuivi Eric Bouillard.
Convoqués devant le tribunal correctionnel
Les trois gardes à vue, décidées dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 14 novembre 2017 par le parquet d'Ajaccio, ont été levées peu avant 17H00 et "les intéressés seront convoqués prochainement devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio", a souligné le procureur.Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Porri, Me Pascal Garbarini a indiqué que son client "conteste fermement les faits" mais "participe aux vérifications qui ont été faites et est tout à fait serein par rapport à ces vérifications".
Ces gardes à vue interviennent dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 14 novembre 2017 par le parquet d'Ajaccio.
Interrogé, fin avril 2018 par Le Monde, sur cette affaire d'appartement et sur ses liens avec Pascal Porri, Antony Perrino avait répondu : "Par amitié, je lui loue cet appartement à un prix légèrement inférieur à ceux pratiqués dans cet ensemble. Je le dis et le répète, il n'y a aucune relation contraignante entre moi et Pascal Porri."
Dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du bâtonnier Antoine Sollacaro, tué le 16 octobre 2012, Pascal Porri avait été interpellé en décembre 2013 avec trois membres présumés de la bande corse dite du "Petit Bar", en référence à un bar ajaccien où ils se réunissaient : Mickaël Ettori, André Bacchiolelli et Jacques Santoni, chef présumé de la bande du Petit Bar, tétraplégique depuis un accident de moto en 2002.
Pascal Porri avait été mis en examen "pour association de malfaiteurs en vue d'assassinat" et "recel de moto" mais ces mises en examen ont été annulées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence en juillet 2014.
Mickaël Ettori, André Bacchiolelli et Jacques Santoni ont été renvoyés le 31 août dernier devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour leur rôle présumé dans l'assassinat du bâtonnier mais la cour d'appel d'Aix-en-Provence a renvoyé le dossier à l'instruction.