Le dernier conseil municipal d'Ajaccio, mercredi 15 février, a été le théâtre d'échanges houleux entre majorité et opposition. En cause notamment, l'octroi d'un permis de construire modificatif concernant le Patio II. L'épineuse question de l'énergie a également été abordée.
Des promoteurs déjà condamnés pour leur irrespect des règles de l'urbanisme, les frères Ahman, ont-ils bénéficié de la bienveillance de la mairie ? Que sait-on des nouvelles perquisitions révélées dans l'après-midi dans le dossier d'un tout autre promoteur mais touchant encore les bureaux de l'urbanisme ? Ces questions de l'opposition nationaliste ont enflammé les échanges du conseil municipal du 15 février dernier.
Dans l'affaire du Patio, programme situé sur la rocade et partiellement affaissé à la mi-décembre, obligeant plusieurs familles à être relogées, l'opposition veut éclaircir l'hypothèse d'une responsabilité de la commune. Celle-ci avait accordé un permis modificatif pour creuser davantage, quelques mois après un premier glissement de terrain.
Une enquête est toujours en cours sur les causes de ce sinistre. En attendant, la mairie dissocie les choses. "Vous pouvez très bien instruire un permis, mais vous n'êtes pas chargé de vérifier comment sont réalisés les travaux, sinon la mairie devrait se substituer aux géomètres, aux experts et aux constructeurs et à ceux qui sont les maîtres d'œuvre", souligne l'adjointe en charge de l'urbanisme Nicole Ottavy.
Pas de déclarations, en revanche, sur les dernières perquisitions concernant un projet route des sanguinaires et un terrain inconstructible qui a failli être vendu.
L'énergie en question
Sur le dossier très périlleux de l'énergie, l'ambiance s'est faite plus calme, quasi studieuse.
Invités, des syndicalistes du secteur ont rappelé que le remplacement de la centrale du Vazzio est au point mort, et la fourniture de gaz de ville en danger, comme l'indique Xavier Nesa, secrétaire général CGT-EDF énergie Corse.
"Nous voyons les dates rapprochées, rien ne se passe, nous prendrons nos responsabilités s'il faut. En dernier ressort, on coupera le gaz sur Ajaccio et Bastia et peut-être que là, les 3 acteurs se mettront autour d’une table pour trouver une solution de manière rapide et on verra, y compris dans le domaine de l’électricité, on prendra toutes nos responsabilités"
Ces dossiers, vieux de près de dix ans, sont toujours englués dans une inertie unanimement dénoncée. D'autres conseils municipaux doivent s'y coller, mais cela n'y suffira pas.
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