Ils jettent l’éponge. A Ajaccio, un club de combat illégal a annoncé se fermeture sur les réseaux sociaux, craignant une enquête de police. En organisant des combats publics illégaux ils s’exposaient à une amende de 15.000€.

"La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. La seconde règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club". Cette réplique culte du film de David Fincher n'aura pas inspiré le fight_club_2a. 

Les réseaux sociaux ont valu un succès temporaire à ce club clandestin de combat, ils ont peut-être précipité sa fin. Dans une vidéo largement diffusée et partagée, on distingue dans une atmosphère sombre de garage, un duel illégal. Elle leur a valu de nombreuses demande d'inscription. C’est sur les réseaux sociaux, aussi, que le club annonce sa fin après "3 combats", écrit-il.

"On est juste des jeunes qui ont voulu kiffer et on nous fait passer pour une mafia", nous écrit anonymement la personne qui gère le compte instagram fight_club_2a. "Certaines de nos connaissances nous ont dit que les flics n’allaient pas tarder."

Une enquête ouverte ?

"S’il y a une enquête qui a été ouverte elle l’a été très récemment et le parquet n’en est pas encore avisé", déclare-t-on du côté de la permanence du parquet d’Ajaccio. "Il n’y a pas eu d’opération de contrôle. Quelqu’un a simplement indiqué qu’il y avait un combat, la police municipale s’est déplacée, n’a rien vue, est repartie." Mais ce genre de combats reste illégaux.

Jean-André Poli, qui enseigne le kick-boxing à Biguglia, a vu la vidéo : "ils ont 20 ans, ils ne sont pas forcément préparés. Techniquement ça laisse à désirer." Pour lui, cette impréparation peut être lourde deconséquences : "à un moment ou un autre, il y aura forcément un accident grave. Et là, il faudra discuter avec les parents."

Des sports très encadrés

Lui, ne veut pas "blâmer" ces "jeunes qui cherchent l’adrénaline" mais rappelle qu’en club les combattants portent de "gros gants, une double protection aux jambes et un casque". "On vérifie la santé de nos boxeurs, on va faire un combat, pas un match de ping-pong." "Quand un gars est coincé en train de prendre des coups, nous on arrête", dit-il, craignant que ce ne soit pas le cas dans les combats clandestins.
Enfin, dans les combats encadrés par Jean-André Poli, le sol est protégé par un tapis. "Dans un garage, quand on tombe sur du béton, ça peut avoir des conséquences très graves."

"Moi je ne critique pas ces jeunes. Notre premier soucis à nous c’est d’avoir de nouveaux gars, s’ils venaient dans nos clubs donner le change à nos compétiteurs ils prendraient les gants deux fois par semaine. On n’a jamais eu de blessés."

Que dit la loi ?

Légalement, les sports de combats sont très encadrés. On peut ne pas déclarer en préfecture une compétition sous trois conditions seulement :
  • La manifestation est organisée par une fédération sportive délégataire, ou ligue-comité régional, comité départemental ou par un de ses clubs. Exemple : FF Boxe, FFKMDA, FF Karaté...
  • La discipline proposée correspond à une discipline dont la fédération a délégation pour l’organiser. Exemple : une association sportive affiliée à la FFKMDA propose une manifestation de Pancrace
  • La manifestation est inscrite au calendrier de la fédération ayant délégation pour organiser cette discipline? Exemple : Gala de boxe anglaise inscrit au calendrier de la ligue de La Fédération Française de Boxe

Toutes les autres manifestations qui accueillent du public doivent être déclarées entre 15 jours et un mois avant auprès du Préfet. Les contrevenants s’exposent à une amende de 15.000€.

 
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