Ce samedi 16 février s’est tenu le traditionnel gala du Boxing Club Ajaccien. Avec notamment la sortie de ses deux professionnels Dimitri Gourier et Rachid Azhour. Le Pascal Rossini attendait surtout ces combats, mais la boxe réserve souvent des émotions là où on ne les attend pas.
Un Gala se construit en faisant monter petit à petit l'intensité, sauf que la boxe s'affranchit volontiers des règles du spectacle.
Sanna du Boxing Club Ajaccien face à Regragui de Montpellier, combat conclu en moins de 74 kilos, et une première émotion d'affleurer. La droite au menton de Sanna vient de faire mouche. Regragui est compté, il ne s'en remettra pas et continuera de subir, jusqu'à abandonner.
Autre boxeur que le grand public n'attend pas forcément : Youssef Belkaïd, lui aussi sociétaire du Boxing Club Ajaccien. Il est opposé au Montpelliérain Amirouche.
Intelligent, Belkaïd construit patiemment son combat, assoit sa boxe, mais son coup d'œil fait penser qu'une étincelle peut jaillir. Elle intervient à la troisième reprise. Amirouche se relèvera trop tard, Belkaïd sera crédité d'un KO.
Professionnels
Place aux professionnels, et à l'une des têtes d'affiche de la réunion : Rachid Azzour. Face à lui un adversaire dur : le Niçois Amadou N'Diaye doté d'une allonge largement supérieure. Azzour a ainsi une seule chose à faire : rentrer à l'intérieur pour casser cet avantage.
Et ça tombe bien. Avancer est la qualité première de l'Ajaccien, sauf qu'il est contraint de s'exposer énormément. Azzour subit une grêle de coups en cette deuxième reprise, et va au tapis. Il est compté, son combat est très mal engagé.
Mais Azzour a une qualité essentielle en boxe : le cœur. Il impose à son adversaire une véritable guerre, une intensité de tous les instants, le désorganisant, le faisant reculer. Jusqu'à lui faire perdre le fil de son combat.
Et l'insulaire de refaire son retard remportant les 3ème et 4e reprise, son adversaire subissant même un avertissement pour accrochages répétés. Il n'empêche pas la décision est serrée, le courage d'Azzour emporte la décision des juges.
Super-moyens
Il est l'heure du combat phare de la soirée catégorie Super-Moyens. L'Ajaccien Gourier face au Bordelais Castegnaro. Boxeur chevronné, avec lui aussi une allonge largement supérieure. Gourier doit s'approcher avec une difficulté supplémentaire : Gourier est souffrant. Il a de la fièvre avec écoulement nasal continu, ce qui favorise un saignement prononcé.
Pas facile dans ces conditions de réfléchir à une stratégie. Malgré tout, suivant les conseils de son coin Gourier pique en bas. Il domine les six rounds et s'en va chercher une large victoire aux points en dépit de son état grippal.
Test passé avec succès pour Gourier qui a sans doute gagné là le droit de boxer en demi-finale du tournoi de France soit la deuxième compétition nationale. Lui comme Azhour franchissent les paliers. À la grande joie d'un Rossini emporté par de vrais combats.