La citadelle d'Ajaccio, qui fut propriété de l'Etat pendant cinq siècles, s'apprête cet été à ouvrir ses portes au grand public. Des projets artistiques, évenementiels, culturels vont se multiplier pendant les chantiers d'aménagement et devraient dessiner le futur visage de la fortification.
"Cette fortification ne doit plus jamais se refermer", annonce Sophie Boyer de la Giroday. La directrice générale de la Société Publique Locale (SPL) Ametarra est en charge du chantier de la citadelle Miollis à Ajaccio. Le monument historique, qui fut aux mains des armées pendant cinq siècles, a été racheté par la Ville en juin dernier.
Des premiers travaux doivent débuter dans les semaines à venir. Le public pourra découvrir les lieux dès fin juin, "si les conditions sanitaires le permettent", ajoute Sophie Boyer de la Giroday. "Nous allons inviter les Ajacciens, et les touristes lors des périodes de vacances, à s'approprier les lieux à travers différents appels à projet", explique-t-elle.
De l'art et des visites nocturnes pour commencer
Fouilles archéologiques, chantiers, travaux de rénovation doivent se succéder pendant près de 5 ans. Pendant cette période, certaines parties de l'ensemble s'ouvriront au public. Des projets temporaires vont animer les lieux, activer la citadelle : "Ces appels à projet vont nous permettre d'évaluer ce que l'on pourra installer définitivement lorsque les travaux toucheront à leur fin."
Trois "appels à la création" ont donc été lancés et devraient voir le jour dès l'ouverture au public : une résidence de création d’arts visuels, une commande photographique en partenariat avec le Centre Méditerranéen de la Photographie et la création d’un parcours de découverte nocturne de la Citadelle.
En octobre 2019, une grande concertation publique a amené les Ajacciens à proposer des idées pour l'aménagement de l'édifice. Beaucoup d'idées sont ressorties, dont quelques-unes qui pourraient être retenues par la SPL Ametarra...
Un hôtel, une école ou encore un bar ?
Pendant un temps, l'aménagement d'un hôtel a été évoqué puis abandonné : "L'installation d'un hôtel franchisé à l'intérieur du château génois ne correspondait pas avec notre vision d'ensemble. Mais, l'idée d'un hôtel n'est pas écartée pour autant", précise Sophie Boyer de la Giroday, qui ajoute : "Tout restera aux mains de la mairie, il n'y aura pas de vente de terrain. Il y a donc peu de chance que des logements puissent y être construits."
Nous voulons en faire un quartier, que cette citadelle puisse vivre. Des projets de bars, de lieux pour l'événementiel, de restaurants sont intéressants. Nous voulons aussi que les jeunes soient invités, donc pourquoi pas réfléchir à l'implantation d'une école de formation ?
La ville et la SPL Ametarra se laissent donc le temps de la réflexion. Pendant ces cinq années de travaux, des expositions photos, de l'événementiel, des ateliers d'artistes, des boutiques éphémères et beaucoup d'autres animations permettront "d'évaluer ce qu'il sera possible de faire".
D'importants travaux
Pour commencer, seules les deux places publiques à l'intérieur de cette citadelle de 2 hectares et demi seront accessibles : "Il y aura d'importants travaux dans les bâtisses, et notamment dans les fortifications. Certaines zones sont encore dangereuses d'accès."
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— SELARL AGEX (@SelarlAgex2A) August 10, 2016
Après plusieurs siècles sous la houlette des armées, la citadelle va également subir une vaste entreprise de dépollution : "Avec l'activité militaire, des métaux lourds sont encore bien présents, notamment dans les bastions." Un passage avec le port Tino Rossi doit également être créé.
L'intérieur des lieux doit également être métamorphosé : des étudiants de SupDesign ont été invités à repenser le mobilier. "La citadelle doit servir de support à la création. Des partenariats avec des universités d'Italie sont envisagés. Nous avons envie de créer un réseau méditerranéen en lien avec ce projet", conclut Sophie Boyer de la Giroday. En tout, le coût prévisionnel des travaux est estimé à plus de 15 millions d'euros, financés à hauteur de 80 % par le plan de transformation et d'investissement pour la Corse.