Ajaccio : réunion publique de l'association pour le droit de mourir dans la dignité autour d'une loi sur la fin de vie

La France adoptera-t-elle un jour une loi sur la fin de vie, légalisant l'euthanasie ou le suicide assisté ? C'est le combat de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité qui a fait escale en Corse ce samedi 16 octobre. Elle souhaite placer le débat au cœur de la campagne présidentielle.

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Comme en Belgique, au Luxembourg ou en Espagne, ils veulent une loi pour l'euthanasie, l'assistance médicale active et les soins palliatifs pour tous.

L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a un nouveau président qui veut placer cette question au centre de la campagne présidentielle. "Plus de 90 % des Français réclament une légalisation de l'aide active à mourir et un accès universel aux soins palliatifs. Nous nous battrons pour ça et il faut que chacun puisse amener ce sujet et même s'ils sont contre qu'ils puissent expliquer pourquoi. Certains candidats l'ont déjà fait et on est prêt à discuter avec eux pour qu'ils comprennent la réalité qu'il y a aujourd'hui en France, où on meurt mal", estime Jonathan Denis, président de l'ADMD.

Dans la salle beaucoup de seniors, quelques catholiques pratiquants, une toute jeune femme, deux soignants venus pour s'informer. Chacun déroule une histoire personnelle, qui bute sur la sédation profonde permise depuis 2016 par la loi Leonetti pour l'accompagnement de la fin de vie.

" Je n'ai pas envie de mourir comme un légume. J'ai envie de mourir avant"

Pour beaucoup, cela n'est pas suffisant. "On a mis mon beau-frère en sédation quelques heures avant qu'il ne meure. Quelques heures avant. Mon père, une semaine avant. C'est court tout ça. Moi, je me suis dit comment je vais mourir. On se pose cette question. Je n'ai pas envie de mourir comme un légume. J'ai envie de mourir avant, que la vie me soit prise en pleine vie si je puis dire", sourit François Ollandini, adhérent de l'ADMD.

Le gouvernement freine sur ce dossier, mais a lancé en septembre dernier, avec beaucoup de retard, le 5e plan national pour le développement des soins palliatifs. 171 millions d'euros sur cinq ans. À Ajaccio, pour le département de Corse-du-Sud, l'unité de soins palliatifs compte dix lits, complets actuellement.

Le plan ne convainc pas. "Il faut au moins plus de moyens et des soignants supplémentaires de manière à couvrir les demandes. On en a énormément sur le centre hospitalier et les établissements médico-sociaux de la ville. Mais si on déplace une équipe qui va faire une heure et demie de route et qu'on a des gens à aller voir à l'hôpital en même temps, on ne peut pas", insiste Daniel Nicolas Chef du service des soins palliatifs, président du comité d'éthique de l'hôpital d'Ajaccio.

Ici, on défend surtout et d'abord les soins palliatifs. Mais les soignants observent, année après année, des demandes de plus en plus fréquentes sur l'euthanasie.

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