Le tribunal correctionnel d'Ajaccio a condamné un homme à 6 ans de prison, dont deux avec sursis, pour extorsion par violence et détention illégale d’armes. Les faits s'étaient déroulés au mois d'août 2020 à Figari.
Mardi 13 juin, un homme a été jugé par le tribunal correctionnel d'Ajaccio pour "extorsion par violence, détention illégale d’armes de catégorie B et détention d’arme malgré une interdiction judiciaire".
Âgé de 25 ans, Cyril Rocchi a été condamné à 6 ans d’emprisonnement, dont 2 ans assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, pour des faits remontant à août 2020 à Figari.
"Cette condamnation étant accompagnée de la révocation d’un précédent sursis à hauteur d’un an", précise le procureur de la République d'Ajaccio dans un communiqué, l'homme écope donc d'une peine totale de 7 ans, soit 5 ans ferme plus deux années de sursis.
Également poursuivie pour complicité d'extorsion, sa compagne a été relaxée.
9 000 euros en espèces
Le prévenu a été reconnu coupable d'avoir braqué un restaurateur, qui regagnait son domicile à Figari, le 8 août 2020.
"La victime voyait surgir des buissons un homme muni d’une arme à feu qui le menaçait avec ladite arme et lui enjoignait de lui remettre les fonds, pour un total de 9 000 euros en espèces", indique le parquet d'Ajaccio.
Au cours de leurs investigations, les gendarmes de la brigade de recherches de Porto-Vecchio avaient perquisitionné le domicile du prévenu. Des objets "ayant pu servir au braquage" (notamment des cagoules, des armes mais aussi des effets vestimentaires identiques à ceux décrits par la victime) avaient été découverts ; ce qui avait conduit au placement en détention provisoire du suspect le 11 août 2020.
Quelques mois plus tard, il avait été libéré et placé sous contrôle judiciaire jusqu'à son jugement ce mardi.
La défense fait appel
Du côté de la défense, on ne "comprend pas la peine infligée".
"C'est dommage que le tribunal n'ait pas suivi les explications qui étaient pourtant révélatrices du doute énorme autour de cette affaire, regrette Me Camille Romani, avocat de Cyril Rocchi. C’est un avant-goût de ce qui va se passer quand les cours d'assises seront composées exclusivement de magistrats professionnels, comme c'était le cas ici. C'est-à-dire avec des gens qui sont tout acquis à la cause du parquet et qui refusent de considérer qu'en toute circonstance le doute doit profiter à l'accusé. Hélas, c'est ce qui va se passer. Là, il y avait des magistrats professionnels qui, en l'état d'un dossier radicalement vide, ont condamné mon client sur tous les faits, dont certains étaient caractérisés - comme la détention d’armes et la conduite sans permis - et d’autres pas du tout. Il y avait évidemment des éléments qui démontraient qu'ils n'avaient pu participer au fait les plus graves."
"Le tribunal n'a pas tenu compte de la réinsertion de mon client puisqu'il lui a infligé une peine qui lui vaudra de retourner en prison."
Camille RomaniAvocat de la défense
À l'audience, le pénaliste ajaccien a également mis en avant la "réinsertion de son client" pendant sa période probatoire :
"Il était libre depuis 3 ans. Il s'était complètement réinséré. Il travaille, s'est marié, va avoir un deuxième enfant. Il y avait donc cette période probatoire de 3 ans qui avait été effectuée parfaitement. Mais le tribunal n'en a pas tenu compte puisque il lui a infligé une peine qui lui vaudra de retourner en prison, et donc d'abandonner son processus de réinsertion qui était pourtant parfait."
Un mandat de dépôt à effet différé a été décerné à l'encontre de Cyril Rocchi. Celui-ci s'exécutera dans les quatre mois à venir.
La défense a indiqué faire appel du jugement du tribunal.