Son intervention a provoqué la colère d'un responsable, qui s'en est pris physiquement à lui. Il a été amené aux urgences. Ses collègues ont débrayé, cet après-midi, en soutien.

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La matinée est déjà bien avancée quand un inspecteur du travail de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) roule sur la rocade d'Ajaccio. Au loin, il aperçoit quelque chose qui attire son attention. Juché en haut d'une grande échelle, à califourchon sur un panneau publicitaire, un ouvrier, s'affaire, sans casque, et au mépris semble-t-il des consignes de sécurité.

Suffisamment en tout cas pour que l'inspecteur s'arrête. Le chantier n'était pas sa destination finale, mais un inspecteur est habilité à intervenir, à tout moment, si la situation l'exige, comme nous l'explique la directrice régionale de la DREETS, Isabel de Moura : "lorsque l'on voit ce genre de situation, on arrête le chantier, ça s'appelle un arrêt de travaux, pour le mettre en sécurité, et ensuite on autorise la reprise des travaux, il n'y a pas de difficultés, c'est une procédure de base, qui est utilisée de façon régulière par l'inspection du travail"

 Des menaces aux coups

L'intervention, pas vraiment prévue, est très mal perçue par l'entreprise. L'inspecteur, tout en expliquant au responsable du chantier ce qui doit être fait pour que les travaux reprennent, rédige l'arrêt. "L'employeur n'a pas accepté ce geste professionnel", selon Isabel de Moura 

Il a mis un coup de poing dans la tête du collègue, sans aucune explication.

Isabel de Moura, directrice de la DREETS

Le ton monte, brusquement, jusqu'aux coups. "Il a mis un coup de poing dans la tête du collègue, sans aucune explication. Le choc a été très violent, mais il a également été choqué par les menaces proférées". Selon les premiers témoignages, l'agresseur a dit qu'il ne ferait mieux de ne pas porter plainte, parce qu'il connaissait son nom. "Notre collègue est très touché parce qu'il a une famille qui vit ici, et cette menace pèse dans son esprit". 

Communiqué de presse de la préfecture de Corse

L'homme a été transporté aux urgences de l'hôpital d'Ajaccio, où il était toujours en début de soirée. La préfecture a fait savoir que la protection fonctionnelle allait être demandée, et la directrice de la DREETS a porté plainte. Les contrôleurs et les inspecteurs du travail ont débrayé en soutien à leur collègue. A en croire l'un d'eux, "les menaces, ça arrive souvent, mais des coups, c'est la première fois dans le département". 

La CFDT et la Ligue Corse des Droits de l'Homme apportent leur soutien à la victime de l'agression sur les réseaux sociaux. 
 

 

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