Cache d'armes d'Ajaccio : des peines jusqu'à cinq ans de prison et des relaxes

Deux hommes et une femme, dont l'ADN avait été retrouvé sur des armes saisies en 2014 à Ajaccio, ont été condamnés jeudi à Paris pour association de malfaiteurs terroriste. Les deux autres prévenus dans cette affaire, deux hommes, ont eux été relaxés.

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L'affaire remonte au 18 mars 2014 : les forces de l'ordre découvrent un stock d'armes dans un local à Ajaccio : entre autres, trois pistolets et trois fusils, des munitions, trois grenades, une centaine de détonateurs ainsi que des brassards de police et des polos de gendarmerie.

Les investigations font état de traces génétiques de cinq personnes, retrouvées sur les armes.

Toutes ont comparu mi-mars dernier devant la chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de Paris.

La juridiction a finalement prononcé la peine la plus lourde à l'encontre de Serge Poilblan, un fonctionnaire territorial de 50 ans, ce jeudi 30 mars : cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme. Le tribunal a notamment retenu "la présence à 15 reprises de son ADN, dont neuf fois seul, y compris sur le papier qui entourait les mèches lentes" - des mèches du même type que celles utilisées dans des attentats en Corse.

Lors du procès, sa défense avait notamment soulevé que le prévenu avait un jumeau monozygote à l'ADN identique, et que les expertises qui auraient pu les discriminer n'avaient pas été réalisées pour des raisons de coût.

Pour la défense, "tous les éléments n'ont pas été pris en compte dans ce dossier"

Me Jean-François Santacroce, son conseil, indique étudier l'opportunité d'un appel. "Tous les éléments n'ont pas été pris en compte dans ce dossier: l'ADN n'a pas été assez creusé, mais aussi des éléments de personnalités, dans la détermination de la peine", regrette-t-il. Jugée à ses côtés, sa compagne écope elle de deux ans avec sursis.

Jean-Paul Mancini, le propriétaire du local où avaient été retrouvées les armes s'est vu infliger trois ans d'emprisonnement dont un an ferme. Tous trois verront également leur nom inscrit au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).

Tout au long du procès, les prévenus ont répété qu'ils ne savaient pas ce que faisait leur ADN sur ces armes, contestant toute velléité d'action violente. Le propriétaire du local a reconnu avoir "rendu service à une personne", dont il n'a pas donné le nom, en acceptant le dépôt des armes, assurant ne pas avoir posé de question.

Les deux derniers prévenus - parmi lesquels le militant Lisandru Plasenzotti - ont eux été relaxés. Le tribunal a ainsi considéré qu'en présence d'une seule trace ADN pour chacun et "faute d'un faisceau d'indices", il ne pouvait les déclarer coupables.

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