52 ans après le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, l’association des familles de victimes demande une plongée sur l’épave pour pouvoir faire la lumière sur ce drame qui a fait 95 victimes, le 11 septembre 1968. Une même requête avait été formée en 2014. Sans succès.
"Jamais je ne lâcherai… Jamais, jamais", lance Louis Paoli. À 73 ans, le président de l’association des familles de victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice et son frère Mathieu, ont passé une grande partie de leur vie à chercher la vérité sur ce drame survenu le 11 septembre 1968. Leurs parents font partie des 95 victimes.
Comme une quarantaine d’autres personnes les deux frères veulent pouvoir faire le deuil de leurs proches; Comme tous les ans, des cérémonies de commémoration ont lieu à Nice et à Ajaccio, ce 11 septembre.
52 ans après, Louis Paoli a une nouvelle fois sollicité les services de l’État. Il espère une plongée autour de l’épave de l’avion située à 2.300 mètres de fond.
En 2019, l’opération réalisée par des robots avait permis de retrouver le sous-marin disparu il y a 50 ans avec ses 52 membres d’équipage.
La présence des réacteurs sur l’épave de la caravelle est cruciale pour Louis Paoli. "S’ils sont absents, cela voudrait dire qu’ils ont été récupérés après le drame et renvoyés à l’arsenal militaire de Toulon, comme la plupart des débris, alors que l’avion était civil. Leur absence validerait le pire", soutient-il.Si les réacteurs sont absents, ça validerait le pire.
Le pire. L’abattage de l’avion, par erreur, par un missile de l’armée. La conviction du président de l’association des familles de victimes.
Ce 11 septembre 1968, le vol Air France 1611 qui relie Ajaccio à Nice s'abîme au large d'Antibes peu avant l'atterrissage. Il n'y aura aucun rescapé. Les 95 passagers, dont 13 enfants et 6 membres d'équipage, ne survivront pas.
L’attente de la levée du secret-défense
Toujours avec le même objectif de faire la lumière sur ce drame, l’association attend la levée du secret-défense. L’année dernière, Emmanuel Macron a demandé la déclassification de certains documents. "Je me suis renseigné, mais je n’ai pas d’information précise", regrette Louis Paoli.Mardi, avec son frère Mathieu et leur avocat Paul Sollacaro, il a été reçu par le procureur de la République de Nice. "Il nous a exprimé un certain sentiment de satisfaction, pour lui les autorités semblent vouloir coopérer afin de fournir à la justice tous les documents dont elle a besoin pour que les choses avancent et que la vérité éclate dans ce dossier", a expliqué Me Paul Sollacaro à la sortie de l’entretien.
L’État a-t-il caché quelque chose ? L’enquête ouverte en 2012 pour soustraction de preuves continue. "Les documents sont en cours de recherches, on en a retrouvés quelques-uns, classifiés confidentiel-défense. Ils ont été rendus accessibles aux magistrats instructeurs pour le parquet et les services de gendarmerie", poursuite maître Sollacaro.
Louis Paoli est formel, il ira "jusqu’au bout". Il l’assure, si son association obtient un jour la levée du secret-défense, "personne ne criera jamais victoire". L’action représenterait simplement une reconnaissance qui leur est due.