Centrale électrique du Ricantu à Ajaccio : le collectif Terra alerte sur le choix du combustible

Les membres du collectif de défense de l'environnement et de la santé Terra ont tenu une conférence de presse jeudi 16 mars à Ajaccio concernant la nouvelle centrale du Ricantu. Ils souhaitaient qu'elle fonctionne avec un combustible au gaz naturel, ce qui ne sera pas le cas. Mais d'autres solutions sont envisagées par la collectivité de Corse et l'Etat.

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Les membres du collectif Terra s’interrogent à nouveau sur le combustible qui alimentera la nouvelle centrale du Ricantu.

Evoquée un certain temps, l’utilisation du gaz naturel n’est plus d’actualité.

Les causes sont multiples : le conflit en Ukraine qui impacte l’approvisionnement et l’augmentation des coûts.

Aujourd’hui, on se dirige plutôt vers du biocarburant ce qui inquiète les associations de défense de l’environnement.

"Ce ne sera pas la même pollution, il est évident qu’entre le fuel lourd et le biocarburant, c’est une différence de composition mais les valeurs limites d’émissions seront les mêmes, ce qui n’est pas acceptable, regrette Dominique Lanfranchi, membre du collectif Terra. Si on veut véritablement avoir des valeurs limites d’émissions qui soient équivalentes à celles du gaz, il faut un arrêté préfectoral qui prévoit 2 milligrammes par mètre cube expulsés."

200.000 tonnes par an

Du côté de l’Etat  et de la collectivité de Corse, trois combustibles ont été étudiés.

Objectif : choisir celui qui serait le plus adapté à l’île d’un point de vue environnemental, économique et technique.

Pour l’heure l’option privilégiée est celle de l’huile de colza, produite en Europe.

Pour alimenter la Corse, il en faudrait 200 000 tonnes par an, soit environ 10% de la production européenne.

Quel que soit le choix de la source d’énergie, il est également envisager de mettre en place des équipements de dépollutions supplémentaires.

"Il y a plusieurs pistes envisagées, des filtres, c’est une solution qui a été préconisée par les associations de défense de l’environnement, explique Julien Paolini, président de l'Agence d'urbanisme, d'aménagement et de l'énergie de la Corse. Il y a également un autre système qui peut être envisagé, c’est d’utiliser des bioliquides de haute qualité qui permettent lors de la combustion de limiter au maximum les rejets atmosphériques et bien sur des contrôles supplémentaires à la fois par EDF mais aussi par des tiers indépendants."

La PPE (Programation pluriannuelle de l’énergie) devrait être à l’ordre du jour lors de la session de l’Assemblée de Corse du 30 mars prochain. Ce qui devrait donc acter la construction de la nouvelle centrale pour une mise en service en 2027.

En attendant, une réunion du conseil de l’énergie et du climat est prévue le 24 mars. Elle réunira, entre autres, les collectifs de défense de l'environnement, la Collectivité de Corse et les services de l'État.

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