La Vendée, la Loire-Atlantique et la Mayenne sont les trois départements les plus concernés dans la région Pays de la Loire par le risque de surexposition au radon, un gaz radioactif d'origine naturelle. Une campagne de sensibilisation et de distribution gratuite d'appareils de mesures se déroule en ce moment autour de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée.
Mickaël Vicarini, habitant de Brem-sur-Mer en Vendée, fait partie des 300 habitants du secteur à avoir répondu favorablement à l'installation d'un dosimètre pour mesurer la concentration de radon dans son habitation.
Gaz radioactif naturel, inodore, incolore et inerte, le radon est présent partout dans les sols, mais plus fortement dans les sous-sols granitiques et volcaniques, notamment dans l'ouest de la France. S'il est inoffensif à l'air libre, il est potentiellement dangereux lorsqu'il s’accumule dans les espaces clos.
La commune de Brem-sur-Mer présente un potentiel radon de catégorie 3. "La réalisation d’une mesure est recommandée à toute personne habitant dans une commune en zone 3. Lorsque les résultats dépassent le niveau de référence de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3), il est nécessaire de réduire les concentrations en radon", précise le site du ministère de la Santé.
"Honnêtement, si le notaire ne m'en avait pas parlé, je ne pense pas que je me serais renseigné davantage, explique Mickaël Vicarini. C'est vrai que je suis plus vigilant sur la pollution extérieure, par exemple les risques liés à l'automobile ou aux usines, un peu moins sur la pollution intérieure".
"Ça m'a permis d'apprendre que finalement, on est plus sujet à la pollution intérieure qu'extérieure, surtout dans nos communes. En termes d'installation, c'est très facile, je l'ai juste posé sur un meuble. Donc franchement, deux mois plus tard, j'ai les résultats, c'est gratuit."
Aérer tous les jours chez soi, au moins dix minutes matin et soir
Dans le secteur de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la campagne de sensibilisation doit durer jusqu'au mois de mars. C'est la période idéale pour faire des mesures de la qualité de l'air, car l'hiver les maisons sont moins aérées et les polluants atmosphériques restent concentrés dans l'habitat.
"Il ne faut pas être trop anxieux par rapport à ça, mais c'est un risque de santé, donc il faut le prendre au sérieux", précise Anne Jaros, responsable service environnement du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération.
"Il faut connaître les habitations qui peuvent développer une concentration en radon importante parce qu'on a une émanation sous le sol et une isolation qui est peut-être insuffisante par rapport au sol ou une ventilation mal organisée, pour pouvoir mettre en place des mesures compensatoires et lutter contre ce risque radon."
► Pour connaître le potentiel radon de sa commune
Une fois collectés, ces chiffres vont enrichir les bases de données qui permettront de mieux cibler les mesures simples à mettre en place pour lutter contre la surexposition au radon.
"On a plusieurs moyens de diminuer la concentration de radon chez soi. Déjà, il faut, comme pour tous les polluants de l'air intérieur, c'est aérer tous les jours chez soi, au moins dix minutes matin et soir, même en hiver, conseille Elisabeth Kouvtanovitch, responsable département santé publique et environnementale de Vendée (ARS Pays de la Loire).
"On peut aussi regarder son système de ventilation, vérifier que les bouches d'extraction sont propres, s'assurer que les entrées et sorties d'air ne sont pas obstruées. Ce sont des recommandations simples qui ne coutent par d'argent".
L'enjeu est de taille, car le radon a été reconnu cancérigène pulmonaire certain pour l’homme depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Il est considéré officiellement comme deuxième facteur de risque de décès par cancer du poumon, bien derrière la cigarette, mais tout de même, ce gaz naturel serait responsable de 3 000 décès en France.
► Le reportage de Vincent Calcagni, Damien Raveleau et Maxime Therville
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv