Le syndicat nationaliste, qui demande de meilleures conditions de travail et le versement de la prime Macron pour les employés de l'entreprise ajaccienne. Et selon elle, la direction tenterait d'influer sur le mouvement de contestation par le moyen de pressions.
Le conflit social au sein de Corse Composites Aéronautiques est loin de s'apaiser.
Le STC, qui avait mis en place depuis le mardi 4 mai des heures de débrayage pour manifester contre les conditions de travail, dénonce dans un communiqué de presse "des menaces plus ou moins déguisées ainsi que des pressions" à l'encontre des salariés.
Selon le syndicat, "de nombreux salariés" sont venus en parler aux délégués.
6 millions de perte
Au-delà de cette dénonciation, le communiqué de presse du STC est également l'occasion de revenir sur les déclarations de Jean-Yves Leccia.
Devant nos caméras, le directeur général avait expliqué que les mesures prises par l'entreprise, et contestées par le syndicat, étaient nécessaires, alors que CCA a essuyé une perte de 6 millions d'euros en 2020.
"Les sociétés appliquent des plans de licenciement massif. Nous, on a appliqué quelque chose de plus soft au niveau social, on fait en sorte qu'il n'y ait pas de départ forcé, même si cela nous en coûte."
Et Jean-Yves Leccia de conclure : "c'est pour cela qu'il y a les trois-quarts du personnel qui sont ici en train de travailler sur de magnifiques projets."
C'est cette dernière phrase, sous-entendant que l'immense majorité des employés ne soutenaient pas le mouvement qui, semble-t-il, a provoqué l'ire du STC. Le syndicat a voulu donner sa version dans le communiqué.
Minoritaires ou majoritaires ?
"47, c'est le nombre de salariés qui ont manifesté leur mécontentement mercredi et jeudi derniers. 36 %, c’est la proportion du personnel, hors management, représentée et 44 % c’est la proportion hors cadre représentée. Alors, si l’on prend en compte les personnes menacées, sous pression, absentes et/ou en maladie, la majorité du personnel soutenait et soutient l’action et les revendications salariales portées par le STC. Nous sommes certains de défendre les intérêts de la grande majorité des salariés. Certes, les chiffres peuvent s’interpréter, mais Monsieur le Directeur a une manière bien à lui de compter devant la caméra."
L'enjeu est d'importance. Le STC veut s'imposer comme un interlocuteur incontournable. Ce qui n'est pas le cas, estime Jacques Sereni, délégué syndical STC.
"Un accord illégal"
"Les négociations ont été stériles, toutes les revendications du STC ont été jetées à la poubelle, la direction n'a négocié qu'avec le syndicat minoritaire, la CFE CGC".
Le syndicat exige toujours de la direction de Corse Composites Aéronautiques qu'elle "restaure les augmentations générales", et qu'elle attribue "la prime Macron à laquelle [les employés sont] éligibles. Cette prime servira à compenser la perte salariale dûe au chômage partiel".
Pour le STC, le combat, donc, continue. Il faudra juste patienter un peu avant de reprendre le mouvement. Une bonne partie des personnes en grève sont désormais en chômage partiel, "c'était prévu depuis longtemps" précise Jacques Sereni. Mais dès leur retour au travail, il l'affirme, les débrayages reprendront.