En l'absence de conclusion sur les causes de l'accident d'un Canadair, lundi soir, à l'aéroport d'Ajaccio, tous les Canadair restent cloués au sol. Les résultats des analyses complémentaires seront connus "vendredi soir au plus tôt", précise le ministère de l'Intérieur.
Après la rupture du train d'atterrissage d'un Canadair de la Sécurité civile, lundi soir à l'aéroport d'Ajaccio, la société en charge de la vérification et du suivi des appareils, Sabena Technics, a décidé de contrôler tous les Canadair de France.
Depuis le 2 août, les douze appareils de la Sécurité civile basés entre Marignane et Ajaccio sont donc cloués au sol. Vendredi 5 août, le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué précisant qu'"à titre de mesure conservatoire, il a été décidé de suspendre temporairement l’exploitation de la flotte des Canadair CL-415 jusqu'à ce que la cause de l'accident ait été identifiée et un protocole d'inspection défini pour permettre sa remise en service en toute sécurité."
Les analyses techniques menées par la direction générale de l'armement du ministère de la défense n'ont pas permis, à ce jour, de conclure sur la cause de l'accident. Des analyses complémentaires ont donc été demandées, dont les résultats seront connus vendredi soir, au plus tôt", poursuit le communiqué.
Renforcement des moyens de lutte contre les incendies
Le ministère de l'Intérieur détaille ensuite les mesure exceptionnelles de renforcement des moyens de lutte contre les incendies prises, en concertation avec le préfet de la zone de défende et de sécurité Sud, "au regard des incertitudes sur le calendrier de remise en vol de cette partie de la flotte et du niveau particulièrement élevé de risque feux de forêts attendu en cette fin de semaine en Corse et dans une partie de l'arc méditerranéen."En cas de départ de feu, en plus des deux avions Tracker de l'île, la Corse peut compter sur la présence de :
- deux colonnes de renfort (soit 124 sapeurs-pompiers) en provenance des départements de la Drôme (26) et de l’Ardèche (07)
- un détachement d'intervention spécialisé des unités militaires de la Sécurité civile, en provenance de Nogent-le-Rotrou, soit 18 sapeurs-sauveteurs militaires
- le détachement d'intervention héliporté (27 sapeurs-sauveteurs), armé par des unités militaires de la Sécurité civile avec le soutien de deux hélicoptères lourds et un hélicoptère léger de l'Armée de terre
- un avion d'investigation et de coordination, de type Beechcraft 200
- un avion Canadair italien, en partie financé par l'Union Européenne dans le cadre des « capacités tampon » du mécanisme Européen de protection civile, arrivé à Ajaccio dans la soirée du 4 août.
Un trafic suspendu pendant plusieurs heures
L'avarie survenue lundi soir n'avait provoqué aucune victime ni aucun autre dégât sur le bombardier d'eau, qui s'est immobilisé sur place.
Plusieurs vols ont néanmoins dû être retardés ou déroutés sur l'aéroport de Bastia-Poretta. Trois vols étaient attendus à l'arrivée et huit au départ.Le Canadair a été dégagé de la piste en soirée et le trafic a pu reprendre dans la nuit.
C'est la loi des séries pour la Sécurité civile. Dimanche, deux Tracker ont subi des avaries en vol lors d'une intervention. L'un des appareils a connu un début d'incendie à bord et le deuxième a subi des dommages après une collision avec un oiseau.
Les deux appareils ont dû être immobilisés. Ils devaient être remplacés dès lundi par des moyens venus du continent.
Plusieurs Canadairs et d'autres avions de la Sécurité civile, habituellement basés à l'aéroport de Marseille-Provence à Marignane (Bouches-du-Rhône), sont déployés en été en Corse pour lutter contre les incendies de forêt.