Une réunion a eu lieu ce lundi 14 novembre entre le président de la CAPA et la communauté des gens du voyage. À l’issue de celle-ci, c’est le statu quo : pour Stéphane Sbraggia, le terrain occupé à Sarrola-Carcopino doit être rendu à son propriétaire, et aucun nouvel espace ne serait disponible. Les gens du voyage, eux, risquent l'expulsion.
"On veut juste un terrain !"
Après deux heures de discussions, la revendication reste la même pour la communauté des gens du voyage de Sarrola-Carcopino.
Installée à Caldaniccia sur une parcelle louée par la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) à l’entrepreneur Patrick Rocca, la quinzaine de familles est menacée d’expulsion, le propriétaire souhaitant récupérer son terrain.
Initialement, cette opération était prévue pour ce lundi 14 novembre, avant d’être repoussée. En lieu et place, c’est une réunion de concertation qui s’est tenue au siège de la CAPA.
"Ça fait des années que ça dure, on demande juste un endroit fixe pour les gens sédentaires, clame Océane Catta, membre de la communauté des gens du voyage. Nous comprenons très bien que Monsieur Rocca veuille que l’on quitte son terrain, mais pour nous ce n’est pas possible. Des terrains, il y en a. La CAPA fait preuve de très mauvaise volonté", juge la jeune femme.
"Pas d'obligation de traitement de ce dossier"
De son côté, Stéphane Sbraggia indique qu’aujourd’hui le terrain doit être rendu à son propriétaire, conformément au souhait de ce dernier. En effet, le bail aurait pris fin « depuis plusieurs mois ».
Le président de la CAPA révèle par ailleurs des "difficultés au niveau des obligations des occupants vis-à-vis de la CAPA qui entrainaient des échanges compliqués". En clair, il s’agit de "loyers impayés".
Stéphane Sbraggia estime par ailleurs que la gestion de cette communauté ne relève pas de la compétence de la CAPA.
"Nous n’avons pas une obligation de traitement de ce dossier. L’intercommunalité a une compétence des aires pour les gens du voyage qui ne correspond pas à la réalité de la communauté que nous avons accueillie", puisqu’il s’agit de personnes "ayant des besoins permanents et non occasionnels". De plus, leur activité professionnelle de ferrailleurs "n’est pas compatible avec les terrains familiaux".
Stéphane Sbraggia se dit néanmoins "sensible" aux besoins de cette population. "On ne peut pas être indifférent au sort de familles qui sont sur notre territoire."
Pour autant, la ville ne disposerait pas "de foncier disponible", tout comme les autres communes de l’agglomération ajaccienne. Le maire d’Ajaccio entend donc solliciter d’autres acteurs, à savoir l’Etat et la Collectivité de Corse.
Intervenants : Océane Catta (membre de la communauté des gens du voyage) - Stéphane Sbraggia (Président de la Capa)
Au sortir de cette entrevue avec Stéphane Sbraggia, les gens du voyage ont indiqué qu’ils pourraient mener une action de protestation dans les prochains jours. À cette heure, ni le lieu, ni la date n’ont été communiqués.
Mardi 15 novembre, dans la matinée, des pierres ont été placées à l'entrée du terrain par le propriétaire. Pour les occupants, c'est le signe que l'expulsion serait imminente.