La magistrate, mise en examen pour 11 chefs d'inculpation, a demandé la levée de sa détention provisoire devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
Hélène Gerhards a été juge d'instruction en Corse, à Ajaccio, entre 2010 et 2016. Elle est soupçonnée d'y avoir entretenu "une relation de proximité avec un individu très défavorablement connu des services de police", selon le communiqué publié par le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, le 6 avril dernier.
Quelques heures avant la publication de ce communiqué, la magistrate était mise en examen pour onze infractions, parmi lesquelles détournement de fonds publics et faux en écriture publique par un dépositaire de l'autorité publique.
Entente ou manipulation ?
Entendue ce matin pour la première fois depuis cette mise en examen, Hélène Gerhards a affirmé : "je n'ai commis aucun crime et n'ai jamais pactisé avec le grand banditisme". Yann Le Bras, l'un de ses conseils, a décrit "une magistrate intègre, passionnée et qui a mené ses affaires avec pugnacité". Caty Richard, un autre de ses avocats, a rappelé qu'elle avait été mise "sous protection policière" après avoir condamné plusieurs membres du Petit bar alors qu'elle exerçait sur l'île.
Le Petit bar, c'est la bande dont ferait partie Johann Carta, l'homme avec lequel Hélène Gerhards est soupçonnée d'avoir entretenu des liens qui auraient débouché sur un échange de services, notamment la communication d'informations sur des procédures judiciaires en cours.
Selon la défense, c'est l'ex-compagnon de la magistrate, ancien gendarme, qui l'aurait "abusée" et "manipulée". Maître Richard dénonce "la destruction d'une magistrate honnête".
Les avocats d'Hélène Gerhards demandent la levée de sa détention provisoire. L'avocat général, Jean-François Mailhes, a demandé le maintien en détention de la magistrate afin "d'éviter tout risque majeur de concertation frauduleuse" entre les parties.
On connaîtra la décision mercredi 18 avril.