Jacques Santoni, parrain présumé de la bande ajaccienne du Petit bar, a été renvoyé aux assises pour complicité d'assassinat dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Antoine Nivaggioni en octobre 2010.
Selon un arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, Jacques Santoni, 38 ans, tétraplégique depuis un accident de moto en 2002, est renvoyé devant les assises pour complicité d'assassinat en bande organisée et pour deux associations de malfaiteurs en bande organisée, l'une pour tentative d'assassinat d'Antoine Nivaggioni en mai 2010, l'autre pour l'assassinat de ce dernier le 18 octobre 2010.
Cinq autres membres ou proches de la bande du Petit bar, Eric Coppolani, Pierre Garguale, Christophe Ettori, Patrick Giovannoni et Antoine Mondolini, sont également renvoyés.
De l'ADN sur un bouchon
Le premier, dont l'ADN a été retrouvé sur un bouchon portant aussi des traces de carburant à proximité du lieu de l'incendie du véhicule utilisé en mai 2010, est renvoyé pour assassinat en bande organisée.Pierre Guarguale et Christophe Ettori, bénéficiant d'un non-lieu pour la complicité d'assassinat sont renvoyés pour les deux associations de malfaiteurs. Ils sont soupçonnés d'avoir facilité la location d'un appartement ajaccien destiné à surveiller les allers et venues de la victime.
Patrick Giovanoni, premier bénéficiaire du statut de repenti, et Antoine Mandolini sont renvoyés pour complicité d'assassinat en bande organisée et deux associations de malfaiteurs.
Guerre des gangs
L'assassinat d'Antoine Nivaggioni, le 18 octobre 2010 après une tentative ratée quelques mois auparavant, pourrait s'inscrire dans le cadre de la guerre des gangs opposant la bande du Petit bar au clan Orsoni.Antoine Nivaggioni, un ancien nationaliste, responsable d'une société de sécurité et proche d'Alain Orsoni, avait été tué d'une rafale dans le centre d'Ajaccio.
La bande du Petit bar s'est constituée autour d'Ange-Marie Michelosi, assassiné en 2008 et héritier du parrain présumé du sud de l'île, Jean-Jé Colonna, mort dans un accident de la route en 2006.
Outre les assassinats, la justice enquête sur plusieurs dossiers - trafic de stupéfiants, braquages, extorsion de fonds- impliquant des membres de ce gang, pendant sudiste de la bande bastiaise de la Brise de mer.
Jacques Santoni a par ailleurs été mis en examen en décembre 2013 dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat, le 16 octobre 2012, de l'ancien bâtonnier de Corse Antoine Sollacaro dans une station-service de la route des Sanguinaires à Ajaccio.