Une séance plénière devrait être consacrée aux pêcheurs insulaires, qui s'estiment "invisibles" depuis trop longtemps, et attendent que les élus insulaires les défendent à Bruxelles. Une réunion entre la profession et l'Office de l'Environnement a permis d'esquisser le rapport qui sera présenté dans l'hémicycle.
La réunion, qui devait se tenir initialement en janvier, a été reportée plusieurs fois, mais les pêcheurs ne sont plus à quelques jours près.
Depuis des années, ils se battent pour que les spécificités de leur activité soient reconnues, et que les élus insulaires s'emparent du dossier, pour parvenir à convaincre Bruxelles. Il en va de leur survie, à en croire Daniel Defusco, le président du comité des pêches, alors que l'île compte désormais moins de 160 pêcheurs professionnels.
Alors une rencontre avec Guy Armanet, le président de l'Office de l'Environnement, autorité administrative en charge de la pêche pour la Collectivité de Corse, c'est déjà une étape importante.
"Carcan européen"
Gilles Simeoni, en décembre dernier, promettait dans l'hémicycle de "repenser de façon structurelle notre politique de la pêche et de la mer", et "d'intégrer de façon plus opérationnelle la problématique de la pêche dans notre réflexion sur le statut d'autonomie en cours".
Dans cette optique, mercredi 6 mars, durant près de quatre heures, à Ajaccio, représentants de la profession et de l'exécutif ont échangé. "On n'a pas trouvé de solutions, on n'a pas de baguette magique, mais on a soulevé un certain nombre de sujets qui ont interpellé les élus, très réceptifs. Ils ont été étonnés de constater la spécificité de notre activité. Ils ont mieux compris que si on était en difficulté et en souffrance, c'est parce qu'on n’arrive pas à sortir du carcan européen", résume Daniel Defusco.
Du côté de l'Office de l'Environnement, plusieurs pistes ont été ouvertes, souvent liées à la perspective de l'autonomie (voir vidéo).
Main dans la main
Les pêcheurs avaient envisagé, à plusieurs reprises, la création d'un nouvel office, ou d'un organisme spécifiquement dédié à leur activité, alors que l'Office de l'Environnement a des compétences plus élargies.
Gilles Simeoni avait clairement écarté cette possibilité en décembre dernier. Et aujourd'hui, du côté du comité des pêches, on semble prêt à continuer avec le même interlocuteur : "Pour le moment on a peut-être intérêt à ne pas complexifier les choses. On a eu l'assurance que l'Office était derrière nous, on leur fait confiance. Ils sont prêts à nous appuyer et nous aider", estime Daniel Defusco.
Après cette réunion, un rapport va être rédigé, qui tiendra compte des débats de jeudi dernier. Il sera ensuite exposé à l'Assemblée de Corse, lots d'une séance plénière dans le courant de l'année 2024. "On pourra enfin présenter notre pêche, et ses spécificités. Il est primordial qu'elle soit reconnue au sein des instances locales, nationales et européennes", conclut le président du comité des pêches.