C'est la grande fête de la ville, à nulle autre pareille. La veille déjà, des milliers de cierges avaient illuminé Ajaccio pour le début des festivités de A Madunnucia. Mardi 18 mars, la grande messe et la procession ont célébré la sainte protectrice, Notre-Dame de la Miséricorde.
Une journée spéciale, un jour où les enfants ne vont pas à l'école, un moment de recueillement pour les Ajacciens. A Madunnucia, c'est la grande fête de la ville.
Reportage Dominique Moret, Stéphane Agostini:
Intervenants: participants; Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique
Les célébrations débutent par une veillée, puis se poursuivent le lendemain par la messe à la cathédrale du même nom, et par la traditionnelle procession.
La soirée d'hier a donc donné le coup d'envoi des festivités. Des milliers de personnes, confréries et fidèles, ont chanté ensemble "O Mère de Miséricorde" en présence de l'évêque de Corse. Dans l'enceinte de la cathédrale, jusque sur le parvis, les prières ont été adressées aux peuples qui souffrent. L'Ukraine, l'Afrique, la Syrie. De très belles images...
Notre-Dame de la Miséricorde veille sur Ajaccio depuis près de 4 siècles
Le Vierge serait symbole de protection pour la cité impériale depuis 1536, lorsqu'elle apparut à Antonio Botta, un paysan près de Savone. Elle devint alors Notre-Dame de la Miséricorde, patronne des marins. En 1645, le capitaine Orto ramena une statuette de la Vierge, d'où surgit une injonction pendant une rixe. Une grande statue de Notre Dame de la Miséricorde fut alors placée à l'église des Jésuites, aujourd'hui Eglise Saint Erasme.
En 1656, au moment de la grande peste de Gêne (Ajaccio était alors sous sa domination), les Ajacciens prièrent Notre-Dame de la Miséricorde de les épargner. Ces rescapés devinrent les "Magnifiques Anciens".
Le 18 mars 1661, les Magnifiques Anciens prononcèrent le voeu définitif et solennel d'adorer la Vierge comme protectrice d'Ajaccio. Depuis lors, leur doyen célèbre le jour du 18 mars.
La Chapelle de la Miséricorde à l'intérieur de la cathédrale fut inaugurée en 1750. La statue de la Vierge est la reproduction exacte de celle de Savone.