Manifestations contre la réforme des retraites en Corse : "nous descendrons dans la rue autant qu'il le faudra"

Les Corses sont descendus dans la rue, hier, pour témoigner de leur hostilité à la réforme des retraites défendue par le gouvernement. Les manifestations voulaient afficher leur détermination, pour faire plier Elisabeth Borne

"Je suis censé toucher ma retraite le 1er juillet prochain. Et si tout va bien, ça devrait être le cas." Pasquale rajuste son bonnet, alors que la pluie a encore rafraîchi la température, devant la préfecture de Bastia, où se sont rassemblés les manifestants hier matin. 

"Ca s'est joué à trois semaines !", s'amuse le micro-entrepreneur. "Je ne suis pas concerné directement par la réforme, je suis né le 7 juin 1961. Et elle est censée toucher celles et ceux qui sont nés à partir du 1er juillet 1961 !" 

Pour autant, il a répondu présent à l'appel unitaire des syndicats, ce mercredi 18 janvier. "Je pense à ceux qui sont nés après moi. A la génération qui va payer les conséquences de cette nouvelle retraite"

Unité

Ils étaient plus de 2.000, à Bastia et Ajaccio, pour manifester leur hostilité à la réforme des retraites. De tout âge, de toute origine, de toute catégorie sociale, et défiler derrière la banderole unitaire des syndicats, qui, pour la première fois depuis très longtemps, parlent d'une seule voix. 

"La retraite, ça touche tout le monde, ceux qui vont l'avoir bientôt, mais aussi ceux qui vont rentrer sur le marché du travail. Il faut que les gens puissent partir à la retraite, pour en profiter, et que les jeunes prennent la suite au travail", rappelle Philippe Grandju, président de l'union départementale CFE-CGC de Corse-du-Sud, devant la gare d'Ajaccio.  

"Aujourd'hui, nous sommes unis, et il faut que cela continue jusqu'au retrait de cette réforme", martèle Charles Casabianca, le secrétaire départemental de la CGT, à Bastia. "C'est une réforme libérale, antisociale, qui va contre les salariés. Et nous descendrons dans la rue autant de fois qu'il le faudra"

Girouette

Dans les cortèges, le nombre de chasubles et de drapeaux de couleur que les syndicats ont réussi à mobiliser. 

Maria, 42 ans, est contente de pouvoir enfin manifester concrètement son exaspération : "un coup c'était la retraite à points, un coup c'est 65 ans, un coup c'est 64... C'est un gouvernement de girouettes, qui n'arrête pas de changer d'avis. Le problème, c'est que ça ne va jamais dans le sens des intérêts des travailleurs, et que ce n'est jamais dû aux discussions avec les partenaires sociaux. C'est n'importe quoi, les gens en ont marre".   

Elle le promet, lors de la prochaine mobilisation, qu'elle sait inévitable, elle sera fidèle au poste.

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