Départ à 64 ans en 2030, fin des régimes spéciaux, pension minimum... Ce qu'il faut retenir du projet de réforme des retraites du gouvernement

La Première ministre a détaillé en conférence de presse, ce mardi 10 janvier, les contours de l’épineuse réforme des retraites. Un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier, et qui prévoit notamment le passage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2030.

Le projet était porté depuis 2017 par Emmanuel Macron. Elisabeth Borne a dévoilé, ce mardi soir, le texte de la très attendue et déjà vivement contestée réforme des retraites. Une réforme qui vise à « garantir l’équilibre du système en 2030 », alors que « le nombre de ceux qui cotisent pour les retraites diminue par rapport au nombre de retraités », a assuré la Première ministre.

L’âge légal de départ à la retraite reporté à 64 ans

Première mesure annoncée et pas des moindres : le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 ans actuellement, et plutôt que 65 ans, comme initialement évoqué par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.

Ce report se fera de façon progressive, à partir de l’automne 2023, à raison d’un trimestre supplémentaire par génération. Les personnes nées à partir du 1er septembre 1961 seront les premières concernées, et devront ainsi cotiser 169 trimestres – contre 168 pour celles nées avant – pour prétendre à une retraite à taux plein. « Nous serons donc à 63 ans et 3 mois à la fin du quinquennat », en 2027, a indiqué Elisabeth Borne. Les actifs nés en 1965 seront les premiers à devoir cotiser durant 172 trimestres, soit 43 ans.

Détail important : même sans avoir cotisé l’ensemble des trimestres, « l’âge d’annulation de la décote ne changera pas, il restera à 67 ans ». Un point sur lequel le gouvernement s’était engagé, au regard des travailleurs aux carrières « hachées » - les femmes, notamment, a rappelé la Première ministre –.

Le dispositif « carrière longue » maintenu

Eu égard aux travailleurs rentrés tôt dans la vie active, Elisabeth Borne a annoncé des évolutions sur le dispositif « carrières longues », qui leur permet de bénéficier d’un départ à la retraite anticipé. Ainsi, les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans pourront toujours partir dès 58 ans – à condition d’avoir suffisamment cotisé - ; entre 16 et 18 ans, à compter de 60 ans ; et entre 18 et 20 ans, à partir de 62 ans. Aucun actif concerné ne sera contraint de travailler plus de 44 ans.

« Nous rendrons le dispositif carrières longues plus juste, notamment pour les femmes », a ajouté la Première ministre. Les périodes de congé parental n’étaient jusqu’alors pas prises en compte dans le calcul des carrières longues. « Cela sera désormais le cas. »

Renforcement de la prise en compte de la pénibilité

Autre mesure indiquée : une meilleure prise en compte de la pénibilité, et de « l’usure professionnelle liée aux conditions d’exercice de certains métiers ». Dans ce cadre, le gouvernement entend « renforcer le suivi médical » des actifs, repérer les fragilités, « et mieux accompagner ces salariés vers des dispositifs de départ anticipé à 62 ans pour des raisons de santé. »

Il concerne ici les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude, soit 100.000 personnes par an. « Je ne peux pas me résoudre à ce que le travail abîme tant de nos compatriotes. La prévention est au coeur de notre projet », a insisté Elisabeth Borne.

L’extinction des principaux régimes spéciaux

La Première ministre a indiqué que la plupart des régimes spéciaux seront amenés à disparaître. Une question « d’équité », qui s’appliquera pour les nouveaux embauchés à la RATP, EDF, ou encore les clercs de notaire, qui seront désormais affiliés au régime général.

La revalorisation des pensions de retraite

Le minimum de pension de retraite sera augmenté de 100 euros par mois pour les personnes qui partiront à la retraite à partir du 1er septembre 2023. Soit une revalorisation à 85% du Smic net, représentant « près de 1200 euros par mois dès cette année », a détaillé Elisabeth Borne, qui concernera les salariés, les artisans commerçants, et les agriculteurs.

Une mesure qui pourrait également toucher les retraités actuels. Près de deux millions de petites retraites seront augmentées, a-t-elle assuré, précisant la tenue de nouvelles concertations dans ce cadre avec les syndicats et partis politiques.

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