La rectrice de Corse, Julie Benetti, a annoncé sur notre antenne, lundi 20 janvier, qu'en l'absence de certificat médical, les élèves qui ne s'étaient pas présentés aux examens seraient sanctionnés d'un 0. Mais ce mardi 21 janvier, la mobilisation se poursuit devant le lycée Laeticia d'Ajaccio.
"Ne pas se présenter à une épreuve du baccalauréat est un acte grave. La présence aux E3C est obligatoire, sauf motif dûment justifié, aucune excuse ne sera acceptée", exprimait avec fermeté Julie Benetti, rectrice de Corse, lundi 20 janvier sur notre plateau.
Mais malgré ce rappel à la loi de la rectrice, ce mardi 21 janvier, des élèves étaient à nouveau mobilisés devant le lycée Laeticia à Ajaccio. Cette fois-ci, c'était l'épreuve de mathématiques qui devait être passée par les filières technologiques. Des élèves ont à nouveau décidé de boycotter les épreuves comme c'était déjà le cas hier.
En effet, au cours de la matinée, un mouvement de grève était organisé au lycée Laeticia à Ajaccio pour potester contre la réforme du baccalauréat. Soutenus par de nombreux professeurs, deux tiers des élèves avaient décidé de boycotter les nouvelles épreuves du bac qui démarraient ce jour. Le but du mouvement : dénoncer une réforme qui diminuerait les chances de réussir son examen.
Réforme "injuste et mal préparée"
"Hier, on a reçu un sms du lycée comme quoi il était obligatoire pour nos enfants de se présenter aujourd’hui à 9h, soit une heure plus tôt que le début des épreuves, prévu à 10h", raconte un parent d'élève.
Il précise, "cette réforme a été trés mal anticipée, il faut qu’on trouve une solution, soit on reporte, soit on demande au niveau national qu’on modifie le système qui est mal fait".
Par cette mobilisation, élèves et professeurs dénoncent une réforme mal préparée et injuste. Selon les professeurs les élèves ont été préparés "en catastrophe" pour ces examens. Par ailleurs, certaines thématiques de leurs sujets n'auraient pas été abordées en cours.
Mais pourtant, sur notre plateau, la rectrice affirmait que "les sujets ont été sélectionnés par les professeurs eux-mêmes, établissement par établissement".
Une absence matérialisée par un 0
Ce mardi matin, devant le lycée Laeticia, la directrice académique des services de l'éducation nationale de la Corse-du-Sud, Virginie Frantz, rappelait que "quand on ne se présente pas aux épreuves obligatoires du baccalauréat, il faut une absence dûment justifiée, sinon l'absence se matérialise par un 0, c'est la loi".
Un 0 qui pourrait bien impacter la moyenne de nombreux élèves et qui indigne Jean-Marc Pupponi , responsable du Syndicat national des enseignements du second degré (SNES) de Corse.
Pour l’histoire du 0, on nous explique que quand un élève est absent, il a le droit à une seconde chance. Je ne vois pas pourquoi cela ne s’appliquerait pas. La rectrice est dans la répression, le seul soucis qu’elle a eu c’est de menacer les élèves.
Accusations à l'encontre du corps enseignant
Mais ce qui a davantage indigné Jean-Marc Pupponi, ce sont "les accusations portées contre le corps enseignant". Il exprime, "elle a porté des accusations graves contre les collègues, des accusations de manipulation des élèves". Sur le plateau, la rectrice a en effet hier soir déclaré, "il y a une perte des repères, y compris de la part de certains enseignants qui les ont incités".
Ce qui pose aujourd'hui problème c'est qu'un certain nombre d'élèves ont affirmé s'être présenté aux examens mais n'ont pas pu composer en raison de l'absence de professeurs surveillants. Un fait que nie la directrice académique des services de l'éducation nationale de la Corse-du-Sud. Elle atteste que "tout élève qui était présent a pu composer hier".
Pour l'heure, élèves et enseignants sont déterminés à se mobiliser. Prochaine échéance, vendredi 24 janvier, cette fois-ci c'est au lycée du Fango de Bastia que les épreuves doivent se dérouler.