Dans un entretien publié ce mois-ci dans La Lettre de la Chambre de commerce et d'industrie de Corse, le ministre de l'Économie a notamment évoqué les discussions sur l'avenir institutionnel de l'île ainsi que la fiscalité des entreprises.
"La Corse doit se saisir de l'opportunité d'une réforme constitutionnelle."
Ce sont les mots de Bruno Le Maire dans une interview parue dans La Lettre de la Chambre de commercre et d'industrie de Corse du mois de mai.
Interrogé sur le processus de Beauvau et sur les éventuelles "déclinaisons économiques" que pourrait conférér un statut d'autonomie, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique est resté prudent :
"Les discussions sur l’avenir institutionnel de la Corse sont en cours et il est donc bien trop tôt pour tirer des conclusions. Le président de la République a indiqué qu’une réforme constitutionnelle était envisageable. C’est là une perspective digne d’intérêt. L’ensemble des acteurs de l’île et du continent doivent se saisir de cette opportunité."
Cette révision constitutionnelle pourrait être initiée après l'été prochain par le président de la République.
Fiscalité des entreprises
Lors de sa dernière visite dans l'île, en octobre 2018, Bruno Le Maire avait fait le voeu que la Corse soit un modèle de réussite économique insulaire aux yeux de tous les pays européens. Ce qui pourrait peut-être passer par un statut fiscal spécifique afin de réduire les inégalités liées à l'insularité entre les entreprises corses et celles du continent ?
"La Corse, répond le patron de Bercy, bénéficie déjà d’un grand nombre de dispositifs fiscaux favorables, qui visent à atténuer les inconvénients liés à l’insularité et à faciliter son développement économique : abattement spécial de 25 % sur la taxe foncière, crédit d’impôt pour l’investissement en Corse ou encore réduction d’impôt au titre des fonds d’investissement de proximité. J’ai tenu à conforter ces dispositifs dans la loi de finances pour 2023 et prévu un régime de taxation spécifique des plus-values immobilières les plus élevées sur l’île, afin d’apporter une solution à la sur-spéculation. Rien n’est jamais figé dans le marbre."
"Nous soutenons tout projet de création d’une école du tourisme digne de l’île."
Bruno Le Maire
Le ministre de l'Économie s'est égaent exprimé sur la création d'une école hôtelière à Ajaccio. Le projet est porté par la Chambre de commerce et la Collectivité de Corse. Bruno Le Maire le soutient :
"La Corse est l’une des régions les plus touristiques de France, ce qui contribue fortement à son économie, et elle s’empare des grands enjeux environnementaux qui vont la préserver. Pour soutenir cette activité et créer de l’emploi locaent, nous avons besoin de former des jeunes à l’accueil, au service, à l’hôtellerie à un niveau d’excellence. Avec Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, ndlr), nous soutenons donc tout projet de création d’une école du tourisme digne de l’île, qui répondra à ses besoins."
L'entretien se conclut avec l'éventualité d'une prochaine visite de Bruno Le Maire en Corse.
"Le plus tôt sera le mieux !", confie le locataire de Bercy.
En attendant, les élus insulaires ont rendez-vous le 16 mai à Paris avec un autre ministre, Gérald Darmanin, pour la reprise des discussions sur l'avenir institutionnel de l'île.