Pollution du littoral corse : sensibilisation des associations sur les plages, "je croise des touristes qui n’ont pas conscience du problème"

Lutter contre les déchets au bord des plages. C'est la mission menée par certaines associations environnementales. De mai jusqu'à octobre, elles sensibilisent les touristes ou plaisanciers sur la qualité de la mer Méditerranée. Un travail soutenu par l'Office de l'Environnement de la Corse.

Nager au milieu des déchets. C’est la mauvaise expérience vécue à Saint-Florent (Haute-Corse) par Benoît Schumann, sapeur-pompier. "Je suis en vacances. Ma compagne vient d’ici et quelquefois je me baigne dans une mer sale", regrette-t-il. "Je trouve du plastique, des mégots de cigarettes, des cotons-tiges. Les poissons peuvent les ingérer. Il faut que ça change". Ce dernier est aussi le président de Projet Rescue Ocean. L’ONG, fondée en 2015, alerte sur la pollution maritime partout en France. "Quand on fait un tour sur l’île, on en profite pour sensibiliser, surtout en été. C’est le moment où la fréquentation augmente et où les plages sont bondées".

Benoît Schumann n’hésite pas à publier ses mésaventures sur les réseaux sociaux. "Il y a un grand impact par ce biais", explique-t-il. Une application, WeClean, a même été lancée pour signaler la présence de déchets.

"Aujourd’hui, il faut être écocitoyen. C’est ça le message. Je croise des touristes qui n’ont pas conscience du problème".

A la rencontre du public

Projet Rescue Ocean s’engage, depuis une dizaine d’années, à travers différentes actions sur le terrain partout dans le monde. Plus de 30 000 enfants ont été sensibilisés grâce à eux.

Parler aux plus jeunes, et pas que. C’est aussi l’objectif fixé par Olivier Sanna, à la tête de Marecorsica.

Son entreprise, chargée de nettoyer le littoral corse, propose des excursions et des ateliers "surtout en période estivale" autour de la pollution maritime :

Depuis deux ans, il sillonne les côtes avec son bateau, "pouvant aspirer les déchets", raconte ce passionné. "Le but de ma société est de toucher le maximum de personnes, à mon échelle, et ça plaît aux personnes que je croise".

Le travail de ces associations est salué par l’Office de l’Environnement de Corse (OEC). "Ce ne sont pas les seuls investis bien évidemment", assure Nathalie Paoli-Leca, cheffe du service Développement Durable et de la Mer à l’OEC.

Parler de la situation en mer Méditerranée est important. Les courants marins font que la Corse n'est pas épargnée.

Nathalie Paoli-Leca, membre de l'Office de l'Environnement de la Corse

L'office mène des opérations communes avec la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur et l’Occitanie. Des ambassadeurs sont notamment chargés des campagnes de prévention "surtout de mai jusqu’à octobre. Parler de la situation en mer Méditerranée est important. Les courants marins font que la Corse n'est pas épargnée. Nous sommes vigilants".

Une pollution maîtrisée ?

Les plages seraient en revanche accessibles dans l'ensemble sur l'île, "il y a de l'amélioration, grâce à l'investissement de tous les acteurs", précise Nathalie Paoli-Leca.

Preuve en est : si la pollution reste importante, elle est plus faible que reste de la France, selon une étude de l’association Eau et Rivières de Bretagne, publiée cette année.

Seulement deux plages sont déconseillées. A savoir, celles de Ghjirulatu-Girolata et de Portigliolo :

Nathalie Paoli-Leca rappelle que les réglementations sur la mer sont du domaine de l’état, mais a "réussi à trouver un partenariat pour former les agents portuaires sur la question à l'échelle locale".

"C’est un travail, un combat collectif qu’il faut continuer à mener, et ça surtout en été".

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