Présidentielles 2022 en Corse : Fabien Roussel, candidat communiste, en campagne aux Salines

Crédité de 3,5 % d'intention de vote dans les sondages, le candidat communiste aux prochaines élections présidentielles, Fabien Roussel, est en campagne en Corse jusqu'au 10 février. Ce mercredi, il s'est arrêté dans le quartier populaire des Salines, à Ajaccio, conquis par l'extrême droite.

Un long couloir, des courants d'air et la majorité des boutiques fermées. Dans la galerie commerciale des Salines, à Ajaccio, seuls un primeur, un bureau de tabac, un marchand de tissus, un salon de coiffure et un bar parviennent encore à garder leur rideau ouvert.

Ce mercredi 9 février, c'est dans ce quartier populaire de la cité impériale que le candidat communiste à l'élection présidentielle, Fabien Roussel, a décidé de commencer son déplacement en Corse. Et dans le centre commercial sinistré, au milieu d'une délégation de la section locale du parti, seule une poignée d'habitués du bar "Le coin du ring" assistent, surpris, à l'arrivée du candidat à l'étiquette rouge.

Après un café vite avalé, Fabien Roussel entre dans l'établissement suivi par une dizaine de journalistes. Dans la salle, un brouhaha de questions sur le pouvoir d'achat commence à monter, tout comme le grincement des chaises poussées à la va-vite. Pas de quoi perturber trois habitants du quartier attablés devant leur verre de pastis ou de vin blanc. "Ça ne m'intéresse pas du tout ! Je sais même pas qui c'est", lâche l'un d'entre eux. "Vous savez, j'ai 68 ans et je n'y crois plus du tout. Moi ce que je vois sur mon compte en banque, c'est des diminutions, jamais d'augmentation. Mais bon, ça fait de l'animation et comme on dit… L'espoir fait vivre", continue un autre en demandant à être resservi.

"Noah, si je suis président, il n'y aura plus de devoirs à la maison"

Aux Salines, le candidat communiste marche sur un territoire conquis par l'extrême droite. En 2017, la cheffe de file du Rassemblement national y a enregistré 25 % des suffrages au soir du premier scrutin de l'élection présidentielle. Et parmi la dizaine de candidats en lice pour la prochaine échéance électorale nationale, seul Eric Zemmour, nouvelle figure de l'extrême droite, semble séduire le quartier.

Les rangs de la délégation locale s'agitent. Dominique Bucchini, ancien président de l'Assemblée de Corse communiste, vient d'arriver dans les studios de la radio associative "Frequenza Nostra" où Fabien Roussel doit donner une interview. Mais les caméras sont braquées sur un petit garçon de huit ans et demi. Noah. "Qu'est-ce que tu manges au petit-déjeuner ?", lance l'enfant au candidat. "Des tartines avec du fromage. D'ailleurs, aujourd'hui, j'ai été ravi de mettre du fromage corse sur mon pain", répond Fabien Roussel.

Un échange qui permet au candidat de rappeler une de ses propositions. "Tu sais Noah, si je suis président, il n'y aura plus de devoirs à la maison. Tu les feras à l'école, tu y passeras peut-être deux ou trois heures en plus, mais une fois chez toi, tu auras plus de temps pour tes activités. Et puis tous les enfants seront égaux. T'en penses quoi ?" Noah, un peu impressionné, sourit et lâche timidement : "Je trouve que c'est bien."

Après une demi-heure passée au micro de "Frequenza Nostra", Fabien Roussel quitte les Salines et sa galerie commerciale. À l'opposée, un des trois imperturbables du "coin du ring" fait de même. En passant à côté des journalistes, il prend soin de remettre son masque et regagne nonchalamment sa voiture. Perdu dans ses pensées, il marmonne : "C'est du grand n'importe quoi…"

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